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Procès du meurtre de Lola : Dahbia Benkired condamnée à la "perpétuité réelle", une première pour une femme en France

Ce vendredi 24 octobre, après une semaine de procès, Dahbia Benkired, a été condamnée à la perpétuité incompressible pour le viol et le meurtre de Lola, 12 ans, en 2022.

Illustration de l'accusée du meurtre de Lola, Dahbia Benkired, lors de son procès le 17 octobre 2025.

Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

Procès Lola : après avoir affronté l'horreur, comment l'expliquer ?

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La rédaction numérique de RTL & AFP

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Une peine historique. Après cinq jours de procès et de confrontations à l'horreur du meurtre de Lola, 12 ans, Dahbia Benkired a été condamnée à la perpétuité incompressible, ce vendredi 24 octobre. Cette peine correspond ainsi aux réquisitions du parquet, qui avait réclamé la perpétuité avec une période de sûreté incompressible à l'encontre de l'accusée. Dahbia Benkired, 27 ans, devient la première femme condamnée à la perpétuité réelle en France. La perpétuité "incompressible", ou "sûreté incompressible", est la peine la plus élevée prévue par le code pénal français. Elle n'avait, à ce jour, jamais été prononcée contre une femme.

"La peine se doit d'assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l'équilibre social" et d'être "à la hauteur de l'extrême gravité" des trois crimes commis, "de la souffrance qu'ils ont engendrée chez les victimes comme sa famille", "de leur cruauté", avait justifié le représentant de l'accusation devant la cour d'assises de Paris.

Le président de la cour a souligné lors de l'énoncé du verdict, après quatre heures de délibéré, "l'extrême cruauté des faits criminels", "de véritables supplices". "La cour, pour fixer la peine juste, a pris en compte le préjudice psychologique indicible causé à la victime et à la famille dans des circonstances aussi violentes et presque innommables", a-t-il ajouté.

Depuis son instauration en 1994, la "perpétuité réelle" n'avait été prononcée qu'à quatre reprises en droit commun, à l'encontre de Pierre Bodein, Michel Fourniret, Nicolas Blondiau et Yannick Luende Bothelo.

Une semaine de débats, toujours d'importantes zones d'ombre

Une semaine de débats, interrogatoires, auditions de témoins et d'experts devant la cour d'assises de Paris, n'auront pas permis de désépaissir les mystères qui recouvrent ces quelque 97 minutes criminelles, l'après-midi du 14 octobre 2022.

Aux abords de son immeuble du XIXe arrondissement de Paris, dont ses parents sont les gardiens, Lola Daviet a été accostée par Dahbia Benkired, qui l'a emmenée à l'évidence sous la contrainte dans l'appartement où elle vivait - en fait, celui de sa sœur -, l'a déshabillée, fait prendre une douche, violée, frappée, tuée.

À écouter

Violée, torturée et tuée à 12 ans : l'insoutenable procès du meurtre de Lola

00:09:45

Ensorcellement, projection de la haine qu'elle avait contre son ex, effets secondaires des médicaments, les mobiles avancés ont varié. "L'accusée a essayé de nous faire croire aux monstres plutôt qu'à elle. Mais les faits sont plus têtus qu'elle", a insisté l'une des avocates de la famille Daviet, Me Clotilde Lepetit.

Pas d'abolition ou d'altération du discernement

Dans deux plaidoyers qui ont ému la salle d'audience jusqu'au président de la cour d'assises, les avocates ont en outre convoqué la mémoire de l'autre victime de l'affaire, Johan Daviet, le père de la fillette qui avait succombé quelques mois après le drame, d'un chagrin noyé dans de vieux démons.

Les experts psychiatres avaient exclu l'abolition et même d'altération du discernement, et avaient ainsi confirmé que l'accusée pouvait être jugée - et condamnée. Dahbia Benkired, d'une "intelligence normale", ne souffre pas "de trouble psychique", ne présente aucune "pathologie psychiatrique", elle se montre "au contraire dans la domination et la maîtrise de l'instant". "Comme on en rencontre peu chez une femme", avait précisé l'experte.

L'avocat de la défense, Me Alexandre Valois, s'était penché sur les 24 années de l'existence de Dahbia Benkired qui avaient précédé le crime. Un "traumatisme de la toute petite enfance" a été suggéré par les psychiatres, des violences familiales, des viols, la consommation de cannabis et de médicaments, la prostitution… Mais rien n'a été ni formellement établi, ni complètement exclu par l'enquête.

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