Les centaines d'amendements déposés par les défenseurs de la corrida ont eu raison de la proposition de loi d'Aymeric Caron. Le député de La France Insoumise (LFI) a retiré son texte de l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, fustigeant "l'obstruction" faite à sa proposition. Il avait pourtant de nouveau porté le fer contre la "torture" du taureau et son "calvaire" dans l'arène au coup d'envoi de ces discussions vite interrompues.
"Cela me navre", a lancé le député de Paris, dans une ambiance très agitée, jeudi 24 novembre, à l'Assemblée nationale. "Applaudissez, soyez fiers de vous", a-t-il ironisé à l'adresse des élus favorables à la corrida - un sujet qui divise la plupart des groupes politiques. Avec des centaines d'amendements "d'obstruction", il est "impossible" d'atteindre "un vote final dans les délais impartis, c'est-à-dire minuit", a convenu Aymeric Caron, lors de cette journée dédiée aux textes du groupe LFI.
Il a promis à l'avenir une nouvelle "proposition de loi transpartisane" pour "abolir la corrida" alors que la proposition de loi avait été rejetée une première fois en commission le 16 novembre.
Le retrait de son texte a suscité une pluie de réactions agacées et de rappels au règlement dans l'hémicycle. "Vous fuyez le débat" par peur du rejet du texte, l'a accusé la députée Les Républicains Anne-Laure Blin, pro-corrida.
Aymeric Caron voulait modifier le code pénal, qui punit la maltraitance animale, mais dont les sanctions de l'article 521-1 "ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée".
Les partisans de la corrida comme Anne-Laure Blin (LR) revendiquent un "art", une "identité régionale", une "culture populaire" et louent les "milliers de terres sanctuarisées" grâce à "l'élevage des taureaux sauvages".
Parfois agité, le débat entre défenseurs de cette "tradition culturelle régionale" et militants de la cause animale a largement dépassé l'enceinte de l'Assemblée nationale, avec des manifestations pro et anti-corrida le week-end dernier dans les villes taurines et à Paris. Une centaine de personnes ont encore manifesté jeudi pour dire "basta" à la "corrida" aux abords de l'Assemblée. "C'est une torture", estime Emmanuelle Gaillard, une "citoyenne" venue de Clichy, en banlieue parisienne. De l'autre côté, 13 toreros français sont venus défendre leur pratique près du Palais Bourbon.
Missionnée pour déminer ce sujet délicat, la secrétaire d'État chargée de la ruralité, Dominique Faure, a reconnu que ce "sujet traverse toute la société". Mais le gouvernement s'oppose à l'interdiction de la corrida, une "tradition ancestrale qui participe à l'identité de certains territoires", a-t-elle souligné. Mercredi, lors d'une visite au salon de l'Association des maires de France (AMF), le président Emmanuel Macron avait écarté une interdiction dans l'immédiat. Il prône la "conciliation" entre les "coutumes locales" et la "sensibilité" à la condition animale, plutôt que "l'invective".
L'Observatoire national des cultures taurines s'est réjoui que la "corrida gagne par abandon". La Fondation Brigitte Bardot a quant à elle condamné l'"obstruction" des pro-corrida, une "honte profonde pour nos élus".
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