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Impôts, retraites, Smic et proportionnelle : Barnier dévoile sa "méthode" et tacle au passage ses prédécesseurs

Michel Barnier a prononcé son discours de politique générale, ce mardi 1er octobre 2024, face aux députés. Un grand oral d'1h20 durant lequel le chef du gouvernement a dressé cinq chantiers et développé sa "méthode". Sans oublier de distribuer, au passage, quelques coups politiques.

Michel Barnier, lors de sa déclaration de politique générale, le 1er octobre 2024, à
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
BARNIER - Que faut-il retenir de son discours de politique générale ?
00:01:37
Marie-Pierre Haddad
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Michel Barnier avait mis en garde ses troupes lors du séminaire gouvernemental, comme le rapportait L'Opinion : "Ne tombez pas dans l’invective, ne haussez pas le ton, ne cédez pas à l’affrontement direct". Pressentant l'ambiance électrique de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le chef du gouvernement en a lui-même fait les frais, ce mardi 1er octobre, lors de sa déclaration de politique générale.

Le Premier ministre a débuté sa prise de parole en rendant hommage à Philippine, décédée à l'âge de 19 ans, retrouvée morte le 21 septembre dernier, enterrée dans le bois de Boulogne à Paris. "Nous pensons à elle, à sa famille et à toutes les femmes victimes de violence", a-t-il déclaré. Faisant face aux 577 députés, le chef du gouvernement a rapidement été chahuté, notamment par les députés de la France insoumise qui ont brandi leur carte d'électeur dès les premières minutes.

L'exercice est d'autant plus périlleux pour Michel Barnier que ce dernier est attendu au tournant, par les oppositions, mais aussi au sein de la macronie. L'ancien premier ministre Gabriel Attal et l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ont fixé les lignes rouges qui conditionnent leur soutien au premier ministre. 

Une réponse aux multiples "lignes rouges" posées par les oppositions

Tandis que le Rassemblement national a placé Michel Barnier "sous surveillance" et que Gérald Darmanin et Gabriel Attal, ont demandé des "clarifications", le Premier ministre s'est attelé à répondre aux critiques qui ont concerné son gouvernement. "J’ai entendu que certains ont des lignes rouges, parfois très rouges", a-t-il déclaré, déclenchant les rires de certains députés. "Acceptant la proposition du président de la République d’être le Premier ministre du pays, j’ai depuis ce moment-là gardé en mémoire mes propres lignes rouges", a-t-il mis en garde.

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"Il n’y aura aucune tolérance à l’égard du racisme et de l’antisémitisme. Il n'y aura aucune tolérance des violences faites aux femmes. Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du communautarisme. Il n'y aura aucun accommodement sur la défense de la laïcité. Aucun", a-t-il lancé sous les applaudissements des députés macronistes, Les Républicains et du Rassemblement national. 

Et d'ajouter : "Nous n'accepterons aucune discrimination. Il n'y aura aucune remise en cause de libertés, je pense à la loi portée par Simone Veil sur l'IVG. Il n'y aura aucune remise en cause de la loi sur le Mariage pour tous et aucune remise en cause sur la PMA".

Réduire la dette "budgétaire et écologique"

Comme le veut l'exercice de la déclaration de politique générale, le chef du gouvernement a énoncé sa vision pour le pays, en n'épargnant pas le bilan macroniste. "J’ai conscience de la gravité et de l’importance de ce moment", a-t-il reconnu. Friand des références, le Premier ministre a choisi d'évoquer le général de Gaulle, en mai 1942, à travers cette citation : "Je vous demande de faire beaucoup avec peu, en partant de presque rien". Et c'est dans cette ligne que Michel Barnier a inscrit son discours.

Michel Barnier a évoqué une "double exigence", à savoir "la réduction de notre dette budgétaire et écologique". "Nous sommes collectivement sur une ligne de crête, nous devons faire beaucoup", a-t-il estimé le chef du gouvernement qui a fixé une "exigence". 

Cette année, notre déficit public devrait dépasser 6% de notre richesse nationale

Michel Barnier, lors de son discours de politique générale

"J’entends parler d’une 'épée de Damoclès' qui pèserait au-dessus de mon gouvernement. Mais la véritable épée de Damoclès est là, sur la tête de tous les Français", a ajouté Michel Barnier en pointant au passage la responsabilité de ses prédécesseurs, "faute d’action et de courage".

La dette financière est "colossale", selon lui, puisqu'elle s'élève à 3.228 milliards d’euros. "Cette année, notre déficit public, celui de toutes les collectivités publiques, devrait dépasser 6% de notre richesse nationale".

Une "contribution exceptionnelle" pour les Français "les plus fortunés"

Le Premier ministre a indiqué qu'il demanderait "une participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants" ainsi qu'"une contribution exceptionnelle" aux "Français les plus fortunés", au nom de l'"exigence de justice fiscale". 

Le Premier ministre a ainsi tranché en faveur de cette solution évoquée dès sa nomination à Matignon. "Nous le ferons sans remettre en cause notre compétitivité", a ajouté le chef du gouvernement, lors de son discours de politique générale prononcé devant l'Assemblée nationale, en affirmant que l'effort proviendra aux "deux tiers" de la réduction des dépenses. 

Vers une mise en place de la proportionnelle pour les législatives ?

Concernant les institutions, Michel Barnier s'est dit "prêt à ouvrir une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel" pour les élections législatives. Un mode de scrutin réclamé par une partie de la classe politique, de la gauche au Rassemblement national en passant par le MoDem. 

"J'ai bien entendu les appels à davantage de représentativité", a tenu à assurer le Premier, sans donner plus de détails. Ce mode de scrutin était "déjà mis en œuvre au Sénat et dans les collectivités et pratiqué, à des degrés différents d'ailleurs, chez beaucoup de nos voisins", a-t-il souligné. 

Le retour de la réforme des retraites

Michel Barnier s'est, une nouvelle fois, dit ouvert à des "aménagements raisonnables et justes", en concertation avec les partenaires sociaux, sur la très décriée réforme des retraites. "Certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées. Les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir", a-t-il déclaré. 

Dans la foulée, il a précisé vouloir "proposer aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements, raisonnables et justes". 


Autre sujet : l'assurance-chômage. Michel Barnier a indiqué vouloir entamer des négociations "sur notre système d'indemnisation du chômage" ainsi que sur "l'emploi des seniors", avec les partenaires sociaux. Le Premier ministre enterre ainsi la réforme de l'assurance chômage prévue par le gouvernement Attal. Les partenaires sociaux "sont les mieux placés pour apporter des solutions", a-t-il estimé. Il a aussi fixé une échéance pour le lancement de ces négociations : "Dès les prochaines semaines". 

Une hausse du Smic avant le 1er janvier

"Nous revaloriserons le Smic de 2% dès le 1er novembre, en anticipation de la date du 1er janvier", a annoncé Michel Barnier, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. "Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minimas sont inférieurs au Smic, ce n'est pas acceptable et cela devra faire l'objet de négociations rapides", a ajouté le chef du gouvernement. 

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