ÉDITO - Discours de politique générale de Michel Barnier : "Une page se tourne" pour la macronie, estime Étienne Gernelle

Cette déclaration de politique générale de Michel Barnier ressemble à un requiem pour le macronisme. J’aurais aussi pu dire aussi oraison funèbre, car il s’agit d’un discours, mais vous savez, les oraisons funèbres comprennent une dimension de flatterie. On fait l’éloge du défunt.

Ça n’est pas vraiment le cas ce 1er octobre, on aurait plutôt le sentiment d’assister à un enterrement sans fleurs, ni couronnes. Non, et ce n’est pas un jugement de valeur. 

Une page se tourne. D’abord, parce que Michel Barnier est obligé de prendre son indépendance. Sa déclaration sera l’occasion de verser quelques pelletées de terre sur le bilan Macron. D’ailleurs, c’est peut-être le seul point sur lequel la plupart des députés se rejoignent : l'ampleur du déficit.

Le constat de la catastrophe de nos comptes publics est très largement partagé. Macron, c’est "l’homme aux mille milliards de dettes". Alors bien sûr, il y a un paquet d’hypocrites parmi tous ces croque-morts, tous ceux qui proposent depuis des années des programmes qui auraient enfoncé encore plus nos comptes publics. Mais le constat est là, s’il faut un plan d’urgence sur le déficit, c’est que le bilan sur ce point est accablant.

Retailleau, de la dynamite pour le macronisme

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Cela suffit à disperser les troupes macronistes. D’autant que Macron ne peut pas se représenter. Chacun reprend ses billes : Attal, Darmanin, Philippe, Borne, tout le monde joue sa partition. Et puis surtout, sur le plan idéologique, il y a un nouvel élément qui divise le macronisme : Retailleau.

C’est de la dynamite idéologique pour le macronisme. Ses prises de position sur l’immigration font hurler l’aile gauche. On voit se reformer une opposition droite/gauche à l’intérieur même de ce que l’on a appelé le camp présidentiel. Alors cette division avait déjà affleuré lors de la loi immigration, mais là, le dépassement des clivages cher à Macron a du plomb dans l’aile.

Mais en même temps, on ne peut pas dire que Macron est lui-même est hors-jeu. La politique, c’est plus compliqué que ça. Churchill avait cette formule qui résumait bien le phénomène : "À la guerre, on ne peut mourir qu’une fois, alors qu’en politique, on peut mourir plusieurs fois."

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