On en sait plus sur la réforme de l'assurance-chômage préparée par le gouvernement. La principale mesure est de durcir les conditions d'accès au chômage et non pas l'indemnité elle-même. Il s'agit à la fois de faire des économies et d'inciter à la reprise du travail. Il faudra désormais travailler au moins 8 mois dans les 20 derniers mois pour prétendre à l'assurance-chômage au lieu de 6 dans les 24 derniers dans le régime actuel. Une mesure de bon sens, qui nous rapproche d'ailleurs de la moyenne européenne.
Le régime spécifique des seniors va également changer avec également un durcissement. Il faudra désormais attendre 57 ans pour bénéficier d'une durée d'indemnisation plus longue, 27 mois, alors que c'était 55 ans jusqu'ici. Donc avant 57 ans, ça sera le régime commun, 18 mois. Là encore une mesure de bon sens qui devrait contraindre peu à peu les employeurs à conserver leurs seniors plutôt que de s'en décharger en les installant dans une sorte de sas de pré-retraite financée par l'assurance-chômage.
On évoquait également une prime de reprise d'activité pour les seniors. Il s'agira d'un complément de rémunération pour ceux qui accepteraient un emploi moins bien payé. Complément versé par l'assurance-chômage. Beaucoup de doutes sont soulevés par cette idée saugrenue parce que c'est une sorte de pousse-au-crime pour les employeurs chasseurs de primes. Le sujet des seniors, c'est l'évolution de leur carrière, l'allègement de la pénibilité dans certains métiers. Il ne s'agit pas de créer des emplois au rabais financés par la collectivité.
C'est la troisième réforme successive de l'assurance-chômage, elle intervient alors que l'évaluation de la précédente n'est même pas faite. Lors de la précédente réforme, le gouvernement a expliqué que l'assurance-chômage serait restreinte quand le chômage baisse et augmentée quand le chômage monte. L'idée est intéressante, mais pas au point de l'appliquer parce que l'exécutif fait exactement le contraire. Aussi, les syndicats et patronats ont été dessaisis de l'affaire, qui est normalement de leur responsabilité. Il y a eu une sorte de bonapartisme social qui a mis tout ce petit monde en fureur.
La prochaine manche va se dérouler à l'Assemblée, juste après les Européennes. Le groupe Liot, groupe de parlementaires hétéroclites et non affiliés aux grands partis, prépare une proposition de loi pour rendre la main aux syndicats. Proposition qui, potentiellement, peut rallier de nombreux parlementaires et qui a en plus l'assentiment général des syndicats. Le destin de cette réforme n'est donc pas assuré.
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