L'avenir d'Elisabeth Borne à Matignon se joue en partie ce mercredi 26 avril. Après la débâcle causée par la réforme des retraites, la Première ministre doit désormais présenter, en conseil des ministres, puis au cours d'une conférence de presse à l'Élysée, sa feuille de route pour fixer les priorités pour les quatre années à venir.
Mais depuis plusieurs semaines, le gouvernement multiplie d'ores et déjà les annonces en direction des classes moyennes, un électorat très courtisé par la droite et l'extrême droite. Pour les convaincre, l'exécutif n'hésite pas à s'inspirer de certaines propositions du Rassemblement national.
Gabriel Attal a dégainé une opération anti-ras-le-bol fiscal, appelée "en avoir pour mes impôts". Un titre et une idée directement inspirée par une campagne de communication du Rassemblement national qui a eu lieu en février dernier. Le clin d'œil est parfaitement assumé par l'entourage du ministre afin d'aller chercher les électeurs sur le terrain social et économique, alors que l'exécutif peine à freiner la progression du RN.
Je pense que les Français préfèreront l'original à cette mauvaise copie
Jean-Philippe Tanguy, député RN
Le gouvernement a également annoncé un grand plan de lutte contre la fraude fiscale et sociale, l'une des mesures phares de la candidate Le Pen. Le député Jean-Philippe Tanguy veut y voir un emprunt direct au programme du RN. "Monsieur Attal reprend des bonnes idées du Rassemblement national et les applique", affirme-t-il. "Mais, permettez-moi d'être très dubitatif, nous avons une réponse et ils essaient de la copier. Je pense que les Français préfèreront l'original à cette mauvaise copie".
L'exécutif essaie de copier ou plutôt s'inspirer du langage de l'extrême droite pour mieux tenter de l'endiguer, quitte à déjà contredire la consigne donnée par Emmanuel Macron ce weekend, c'est-à-dire de ne pas jouer au jeu du plus démagogue.