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Sandrine Rousseau, le 27 mai 2025, sur RTL
Crédit : RTL
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Alors que le texte sur la fin de vie et l'aide à mourir sera voté solennellement ce mardi 27 mai à l'Assemblée, la députée Sandrine Rousseau livre son témoignage sur RTL, elle qui a été confrontée très directement, très intimement à cette question de la fin de vie.
Depuis 2013, Sandrine Rousseau se bat pour un droit à mourir dans la dignité. Lors des débats à l'Assemblée, elle a raconté comment sa mère a mis fin à ses jours. "Ma maman s'est suicidée, a-t-elle raconté dans l'hémicycle. Elle s'est suicidée alors qu'elle était en fin de vie parce qu'il n'y avait pas l'aide à mourir. Elle s'est suicidée dans des conditions abjectes. Son agonie a été insupportable, épouvantable. Elle a pris dans sa table de chevet tous les médicaments qu'elle avait gardés depuis des semaines et elle les a avalés d'un coup".
"On savait qu'elle voulait en finir, explique-t-elle ce mardi 27 mai au micro d'Amandine Bégot sur RTL. Mais ce qu'on ne savait pas, c'est la manière dont ça allait se passer. Elle a avalé les cachets alors que moi, j'étais dans le train pour aller la voir. Quand je suis arrivée à la maison, elle était déjà dans le coma, elle était déjà inconsciente de sorte qu'elle ne m'a pas dit au revoir, elle ne nous a pas dit au revoir, elle ne nous a pas dit qu'elle nous aimait, en fait ce sont des mots qui manquent énormément".
On n'a pas à partir comme ça, comme des voleurs.
Sandrine Rousseau, sur RTL
Selon la députée, beaucoup de Français sont confrontés à des cas similaires. "Ce qui me frappe, c'est à quel point c'est courant. Combien de familles ont eu des proches qui se savaient condamnés, qui ont retourné pour certains des armes de chasse contre eux, ou qui ont avalé des médicaments, ou qui se sont jetés d'une falaise ?"
"Je n'arrête pas de recevoir des témoignages de suicides, de fins de vie, poursuit-elle. Il y a aujourd'hui une fin de vie clandestine. Et c'est ça qu'il faut régler par la loi parce que ces fins de vie clandestines sont des fins de vie douloureuses pour les proches qui ne permettent pas de faire des deuils corrects et qui sont douloureuses aussi pour les personnes qui partent. On n'a pas à partir comme ça, comme des voleurs en quelque sorte".
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Sandrine Rousseau plaide donc en faveur du texte qui sera voté à l'Assemblée ce mardi. S'il avait existé à l'époque, "il y aurait eu un rendez-vous médical, on aurait été accompagnés d'un médecin, un acte médical, un temps court. C'est-à-dire que la substance létale agit rapidement et puis ça aurait permis de programmer que mon frère soit là par exemple et qu'on sache exactement de manière très sereine qu'on accompagne ma maman".
"Cette loi, explique Sandrine Rousseau, va permettre de sortir d'une période où les gens meurent mal en France et encore une fois nul n'est obligé de passer par là. Tout le monde grâce aussi à cette loi va pouvoir avoir accès à des soins palliatifs et donc on choisira. C'est le choix, c'est la loi du choix".
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