Fin de vie : "Attention à ne pas continuer sur cette pente dangereuse de la relégation", pointe Isabelle Saporta

Attention à nos aînés. Attention aux plus fragiles d’entre nous. Attention à tous ceux qu’on a déjà relégués dans des Ephad où on comptait leurs couches et on rationnait leurs biscottes parce qu’ils coûtaient trop cher et qu’au fond la société considère que leur vie ne vaut pas grand-chose. Attention à ne pas continuer sur cette pente dangereuse de la relégation et peut-être pire demain avec cette loi.

Qu’en sera-t-il à l’avenir de la vie de cette vieille dame qui habite dans la Creuse. Âgée, malade et souffrant le martyre. Elle qui doit faire deux heures de route pour aller dans le centre de soins palliatifs du département d’à côté parce qu’on n'a pas construit suffisamment de ces centres et que dans une vingtaine de départements, il n’y en a aucun ou presque.

Qui ne peut pas conduire à cause de ses yeux. Qui n’a personne dans son entourage prêt à l’y emmener et à sacrifier de son temps pour elle. De toute façon, le premier rendez-vous qu’elle a obtenu dans ce centre de soins palliatifs est dans six mois. Par contre, pour obtenir le cachet pour en finir, ça devrait aller beaucoup plus vite.

D’ailleurs cette vieille dame si triste, si fatiguée, si souffrante, si déprimée, n’aurait-elle pas envie d’en finir ? Si elle en finit, ça nous empêchera de nous culpabiliser sur le retard pris dans la construction des centres, puis ça nous coutera collectivement beaucoup moins cher. En tout cas financièrement. Parce que moralement, va falloir pourvoir se regarder dans la glace après ça.

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24/06/2025 à 02:00 - 21m51s