Les candidats se jettent sur le prix de l’énergie comme des morts la faim en mal de biscuits pour accrocher Emmanuel Macron. La saison de l’opportunisme politique est ouverte mais ça ne vient pas de nulle part. Le pouvoir d’achat est un piège redoutable pour un président sortant.
Emmanuel Macron risque bien de voir son bilan économique réduit à rien à cause du plein de carburant et des factures de gaz et d’électricité. Quant aux idées intéressantes pour contrer la flambée des prix des énergies, c’est la foir'fouille à coup de milliards, pour le pouvoir comme pour les prétendants au pouvoir. Le gouvernement court après les augmentations, comme tout le monde.
Il a choisi de quasiment geler le prix de l’électricité, que nous paierons plus tard, ça nous est déjà arrivé. Il rehausse les aides pour les Français les plus modestes avec le chèque énergie. Jean Castex a appelé ça un bouclier tarifaire, qui se fissure déjà. Moins de 15 jours après son annonce, ça ne suffit déjà plus.
Pour les carburants, l’idée de baisser les taxes fait son chemin. Il ne faut jamais oublier qu’Emmanuel Macron a été durablement traumatisé par les "gilets jaunes" et qu’aujourd’hui l’essence est plus chère qu’à l’époque. En retour, les prétendants à l’Élysée proposent de faire plus, ce qui est largement autorisé dans la période, nous ne sommes plus à 30 ou 40 milliards près.
C’est le coût des propositions d’Anne Hidalgo et de Marine Le Pen par exemple, quand elles veulent faire tomber la TVA sur l’énergie à 5,5%, contre 20 aujourd’hui. Dans la même veine, Xavier Bertrand dit au gouvernement : "Rendez l’argent !". Valérie Pécresse, ce dimanche dans le Grand Jury de RTL, proposait de relever le forfait kilométrique assumé par les employeurs.
Yannick Jadot chez les écolos, propose de passer à 400 euros le chèque énergie. Donc pour résumer, tous les candidats ont leurs solutions, même si "solutions", c’est beaucoup dire. Ils s’adaptent à ce qui préoccupent une majorité de Français aujourd’hui.
Le prix de l’énergie et plus largement le pouvoir d’achat, est un sujet à la fois très concret, nous payons tous des pleins d’essence et des factures, et en même temps très subjectif. En matière de pouvoir d’achat, nous retenons ce qui nous coûte, jamais ce qui nous rapporte. Autrement dit, une augmentation de revenu, une baisse d’impôt ou de taxes, est très vite oubliée, alors qu’une hausse de tarifs ou de taxes, nous ne l’oublions jamais.
Sur le plan politique c’est redoutable. Les hausses des prix de l’énergie ont déjà ruiné toute la campagne du gouvernement, pourtant bien orchestrée pour expliquer que tout le monde à commencer par les Français les plus modestes, ont gagné en pouvoir d’achat pendant le quinquennat. Le gouvernement est contraint de réagir dans l’urgence, une urgence qui occulte le vrai défi.
À long terme, le coût de l’énergie va continuer d’augmenter, alors comment y faire face ? Ce ne sont pas les petits réacteurs nucléaires, annoncés la semaine dernière par Emmanuel Macron ou la destruction des éoliennes promise par Marine Le Pen qui permettront de répondre à cet énorme défi. L’énergie pas chère c’est fini, c’est même définitivement terminé. Et faute d’énergie pas chère, il va falloir avoir des idées, des vraies !
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