Alors que les prix du gaz et de l'électricité ne cessent d'augmenter, le Premier Ministre avait annoncé, jeudi 30 septembre sur TF1, que ceux-ci allaient être bloqués. Pour le gaz, son prix est bloqué après une nouvelle hausse de 12,5% ce vendredi 1er octobre. Ce qui permet à l’abonné au tarif réglementé, fourni par Engie, d’éviter encore 30% de hausse qui était dans le tuyau. Ces abonnés ont un peu moins de trois millions de ménages en France. Les autres ont souscrit des contrats auprès d’autres fournisseurs, avec des conditions très variables, qui ne sont pas soumises au blocage annoncé.
Quant à l’électricité, la hausse sera limitée à 4% au début de l’année 2022, grâce à la baisse d’une des nombreuses taxes présentes sur nos facture, celle qui sert à financer les énergies renouvelables.
Cela ne bougera donc plus. Y compris si les prix de marché, auxquels les fournisseurs de gaz s’approvisionnent, baissent. Dans ce cas, le tarif réglementé ne baissera pas, le temps de rattraper le manque à gagner pour Engie. Toutefois, on ne fait que lisser le surcoût.
Cela veut dire que le prix du gaz va rester collé au niveau actuel, très élevé, pendant longtemps, quoi qu’il arrive. Ce n'est donc pas un cadeau, puisqu'au lieu de payer le maximum d’ici le printemps (d’ici à l’élection présidentielle) on étale dans le temps le renchérissement.
Le chèque énergie reste lui, maintenu. Le blocage des prix est donc couplé avec celui-ci, qui est distribué à près de six millions de ménages. Le chèque énergie est d'un montant de 100 euros à l’automne et de 150 euros en moyenne au début de l’année prochaine.
C’est donc plus d’un milliard d’euros de subvention qui est versé aux ménages modestes. Ironie de l'histoire, c’est une sorte d'anti-taxe carbone. Exactement l’inverse de ce qu’avait fait Edouard Philippe en 2018, lorsqu’il avait augmenté les taxes sur le carburant au nom de l’environnement. Une initiative qui avait été le déclencheur de la crise des gilets jaunes.
La forte hausse actuelle des cours est déjà une sorte de taxe carbone
sauvage, incontrôlée, qui a inversé la problématique et donc la position du
gouvernement. Il est alors possible que cela dure...
Comme nous sommes encore
trop dépendants des énergies fossiles pour nous déplacer et nous chauffer, la
hausse nous place face à une désagréable alternative. Soit on laisse les prix
augmenter et on étrangle les ménages modestes, soit on met en place des
mécanismes de redistribution. C’est que ce que fait le gouvernement
aujourd’hui et les émissions de carbone ne baissent pas.
Actuellement, il n'y a pas de solution, mais à long terme, si. Il faut
investir massivement dans des sources d’énergies décarbonées. Mais deux
questions qui se posent quand même. Qui va payer pour cela ? Si ça n’est pas
le consommateur, ce sera le contribuable, et c’est bien souvent le même.
Deuxième question, comment faire sans le nucléaire, dans la mesure où l’on n’a
même pas la place physique d’installer autant d’éoliennes et de panneaux
solaires qu’il faudrait ? Le nucléaire n’est pas la solution idéale mais, pour
une période de transition, peut-être une ou deux générations, il permet de
disposer d’une énergie sans carbone.
L’actuel président de la République et son
gouvernement évitent soigneusement d’évoquer le sujet épineux du renouvellement
des centrales françaises. Le coup de feu sur les prix nous rappelle qu’il va
falloir faire des choix.
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