Sur fond de multiples crises dans le monde, de l'Ukraine au Moyen-Orient en passant par Taïwan, Emmanuel Macron a exposé lundi 6 janvier à Paris ses priorités de politique étrangère en 2025 aux ambassadeurs français.
Pour cette 30e édition de la conférence des ambassadeurs qui se tient lundi et mardi, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski est l’invité d’honneur. Dans ses vœux de Nouvel An, le président de la République avait affirmé que "les guerres en Ukraine et au Proche-Orient (...) nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie".
Il a ainsi passé en revue plusieurs sujets majeurs dont la guerre en Ukraine, le nouveau régime syrien, la réélection de Trump, la défense européenne, l'ingérence d'Elon Musk ou encore l'accord commercial entre l'UE et les pays du Mercosur.
Alors que les agriculteurs convergent vers Paris ce lundi pour faire entendre leur colère, Emmanuel Macron a assuré lundi que la "messe n'est pas dite" concernant la conclusion de l'accord commercial controversé entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur.
Un accord dénoncé par les agriculteurs français, accusé de favoriser l'importation de produits à bas coûts et aux normes environnementales moins élevées que celles qui leur sont imposées. "On continuera de défendre avec force la cohérence de nos engagements", a martelé Macron devant les ambassadeurs réunis à l'Élysée.
Alors que Donald Trump avait promis un règlement express du conflit en Ukraine, Emmanuel Macron a prévenu lundi qu'il n'y aurait "pas de solution rapide et facile". "Le nouveau président américain sait lui-même que les États-Unis n'ont aucune chance de gagner quoi que ce soit si l'Ukraine perd", et une "capitulation de l'Ukraine ne saurait être bonne pour les Européens et les Américains", a-t-il poursuivi, estimant que la "crédibilité" des Occidentaux serait "battue en brèche" s'ils acceptent de "transiger" en raison d'une "fatigue" du conflit.
Le dirigeant français a affirmé que les Ukrainiens auraient "à mener des discussions réalistes sur les questions territoriales", car "eux seuls peuvent les conduite", pour trouver un règlement au conflit provoqué par l'invasion russe en 2022. "Les États-Unis d'Amérique ont à nous aider pour changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations", tandis que les Européens auront à "construire des garanties de sécurité" pour l'Ukraine "qui seront leur responsabilité au premier rang", a estimé le président français.
Donald Trump "sait qu'il a en France un allié solide, un allié qu'il ne mésestime pas", "qui croit en Europe" et porte une "ambition lucide" pour la relation transatlantique, a déclaré lundi Emmanuel Macron, à deux semaines de son arrivée à la Maison-Blanche.
"De 2016 à 2020, la France a su travailler avec le président Trump", a souligné le chef de l'État français avant le retour du tribun populiste. "Si on décide d'être faible et défaitiste, il y a peu de chances d'être respecté par les États-Unis d'Amérique du président Trump", "à nous de savoir coopérer avec le choix qui a été fait par le peuple américain", a-t-il ajouté lors de la réunion annuelle des ambassadeurs français.
Le président français Emmanuel Macron a également accusé lundi sans le citer nommément le patron de X, le milliardaire Elon Musk, de soutenir "une nouvelle internationale réactionnaire" et d'ingérence dans les élections, notamment en Allemagne.
"Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d'un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne ? Qui l'aurait imaginé ?", a lancé le président Macron, en référence au soutien continu du milliardaire américain au parti d'extrême droite allemand, AFD.
Emmanuel Macron a appelé lundi à "regarder sans naïveté le changement de régime en Syrie", et promis de ne pas abandonner les combattants kurdes alliés des Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme.
La France accompagnera "dans la durée" la transition en faveur "d'une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle", a-t-il affirmé, s'engageant à rester "fidèle" aux "combattants de la liberté, comme les Kurdes" qui combattent le terrorisme et notamment l'organisation jihadiste État islamique.
Les Européens doivent aller "beaucoup plus vite et beaucoup plus fort" pour renforcer leur industrie de défense face à la montée des menaces, a estimé lundi le président français Emmanuel Macron.
"La question est de savoir si les Européens veulent, pour les vingt ans qui viennent, produire ce qui sera nécessaire à leur sécurité ou pas", car "si nous dépendons de la base industrielle et technologique de défense américaine, alors nous aurons de cruels dilemmes et des dépendances stratégiques coupables", a-t-il insisté.
Emmanuel Macron a estimé lundi que l'Iran constituait le "principal défi stratégique et sécuritaire" au Moyen-Orient, et serait une question prioritaire dans le dialogue qu'il engagera avec la nouvelle administration américaine de Donald Trump.
"L'Iran, c'est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au delà", a déclaré Macron. "L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture", a ajouté le chef de l'État français.
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