Grand débat : Nicole Belloubet a participé à un débat dans une prison du Vaucluse

La ministre de la Justice avait indiqué sur RTL le 31 janvier dernier être "très favorable" à l'organisation de débats en prison, se disant prête à y participer elle-même. Fidèle à ses propos, elle a assisté ce vendredi 15 février à un grand débat organisé au centre pénitentiaire d'Avignon-Le Pontet. Pour l'occasion, deux thèmes avaient été retenus : la transition écologique et la citoyenneté.

Nicole Belloubet a échangé avec une cinquantaine de détenus. La ministre était accompagnée d'Emmanuelle Wargon, l'une des animatrices du grand débat et secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique.

Au cours des deux heures de débat, droit de vote des prisonniers, train de vie des élus, port du bracelet électronique ou encore voitures électriques, ont fait l'objet d'échanges parfois vifs et toujours directs.

L'actualité suivie de très près s'invite dans les échanges

"Vous encouragez l'achat de véhicules électriques qui coûtent cher au peuple, on le voit avec 'les gilets jaunes' les gens n'ont pas d'argent, mais pourquoi vous n'obligez pas les constructeurs à fabriquer des voitures avec moins de cylindrées pour économiser le carburant ?", a demandé l'un d'eux, micro en main.

D'autres n'ont pas hésité à prendre en exemple leur condition de détention : "Il faudrait éviter les emballages encombrants et inutiles. En cellule, on s'en rend encore plus compte car ça prend de place".

Au fil des questions s'invite l'actualité suivie de très près par de nombreux détenus. "Et puis, vous taxez les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent mais vous autorisez Total à faire des forages en Guyane ?", interroge un troisième qui, à l'image des autres prisonniers présents, suit de très près l'actualité. 

En prison vous croyez quoi ? Qu'on est mort ?

Un détenu à la garde des Sceaux Nicole Belloubet

Beaucoup expriment le sentiment d'être encore moins entendu que le reste de la population. "Vous nous faites exister en venant nous voir, merci", dit un jeune détenu à la ministre qui promet que leurs propositions seront étudiées comme celles des autres débats pour "permettre aux parlementaires de fixer des directions". "En prison vous croyez quoi ? Qu'on est mort ?", poursuit le jeune homme qui l'interpelle aussi sur l'absence de prise en charge des handicapés détenus.  

Un trentenaire déplore de son côté le manque de transparence : "On nous parle de transparence toute la journée, mais à l'heure actuelle je ne sais même pas combien vous êtes payée madame la ministre. Je peux vous poser la question ?". Réponse de la principale intéressée : "8.200 euros net".

Comme à Avignon, l'ensemble des établissements pénitentiaires ont été invités à s'organiser pour la tenue d'un débat, en cas de demande des détenus, d'ici le 15 mars date de la fin de la consultation. 

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