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"Gilets jaunes", routiers, infirmiers : une convergence des luttes se profile-t-elle ?

DÉCRYPTAGE - Les "gilets jaunes" appellent les routiers et les infirmiers à les rallier pour bloquer la France. L'appel sera-t-il entendu ?

Les "gilets jaunes" à Fos-sur-Mer, le 19 novembre 2018
Les "gilets jaunes" à Fos-sur-Mer, le 19 novembre 2018
Crédit : GERARD JULIEN / AFP
Marie-Pierre Haddad
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Les "gilets jaunes" ne comptent pas en rester là. Les automobilistes en colère contre Emmanuel Macron et le gouvernement ont annoncé une reconduite de leur mouvement de blocage pour le samedi 24 novembre. De son côté, le gouvernement continue de répéter que le cap fixé par le président de la République sera maintenu.

Afin de pouvoir se faire entendre, les "gilets jaunes" entament alors une structuration de leur mouvement. En effet, la particularité de cette mobilisation est sa naissance sur les réseaux sociaux et le fait qu'aucun leader politique ou syndical n'en est à l'origine. 

Cette nouvelle organisation des "gilets jaunes", en vue de l'acte II de leur manifestation passe, d'après eux, vers un renforcement de la mobilisation. Comment ? Dans le Morbihan, un porte-parole du mouvement affirme : "les routiers nous rejoignent demain". Au Mans, les "gilets jaunes" assurent là aussi qu'ils s'uniront aux routiers et aux agriculteurs pour empêcher l'accès à l'autoroute A28.   

L'opposition appelle à la convergence des luttes

Dans son rôle, l'opposition souhaite de son côté voir dans ce mouvement une opportunité de rassembler toutes les voix contestataires de ce début de quinquennat d'Emmanuel Macron. Au micro de RTL, Jean-Luc Mélenchon assurait dès le dimanche 18 novembre : "Il y a beaucoup de leçons à tirer parce que nous avons vu en grand, quelque chose que dorénavant il s'agit de répandre dans tout le pays. C'est à ce prix-là, avec ces méthodes-là, que nous changerons de fond en comble le pays". 

À écouter aussi

Le leader de la France insoumise ajoute : "Ce sera par une action collective, de masse, appelant tout le monde quelles que soient leurs opinions, leur religion, leur genre, leur couleur". 

Même discours pour Olivier Besancenot, sur BFMTV : "Pour bloquer le gouvernement, il faudra un peu plus que ces barrages filtrants", a-t-il rappelé. "Il faudra aussi des manifestations, et utiliser l’arme des travailleurs : la grève (...) C'est une fronde sociale qui ne fait que commencer."

De l'autre côté de l'échiquier politique, Marine Le Pen a insisté, lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, sur le fait que la grogne des "gilets jaunes" ne concernait pas seulement la hausse du prix des carburants, mais le pouvoir d'achat. "Emmanuel Macron a réussi à mettre dans la rue, des gens qui ne manifestent jamais (...) Il y a un problème de fond qui est celui du consentement à l'impôt. C'est la base du pacte républicain", a-t-elle déclaré.

Un ralliement des routiers ?

Elizabeth Borne estime, sur Franceinfo, qu'"Il ne faut pas faire d'amalgame, et je peux vous assurer qu'on a rediscuté ce matin avec toutes les organisations de transport routier, elles ne souhaitent pas rentrer dans ce mouvement". La ministre des Transports précise que "par contre (...) sur certains barrages, les gilets jaunes empêchent les poids lourds de circuler. Vous avez des poids lourds qui se retrouvent bloqués sur ces barrages".

L'Organisation des transporteurs routiers européens (Otre) a confirmé que les "transporteurs ne sont pas engagés dans le mouvement des gilets jaunes", tout en s'opposant à nouveau à