Génération Identitaire : Gérald Darmanin a-t-il déjà voulu dissoudre le groupuscule ?
FACT CHECKING - Le ministre de l'Intérieur a appelé à "réunir des éléments" pour dissoudre le collectif, mais ce dernier pourrait échapper au cadre législatif.

Gérald Darmanin a annoncé mardi 26 janvier étudier la dissolution de Génération Identitaire.
Le ministre de l’Intérieur se veut ferme face aux
récents agissements de Génération Identitaire qui, mardi dernier, a organisé une maraude anti-migrants au col du Portillon dans les
Pyrénées.
Pour Gérald Darmanin, il faut d'abord "réunir les éléments" pour dissoudre le groupe d’extrême droite. Étonnant parce qu’en 2019 pour dissoudre Génération Identitaire le gouvernement utilisait le terme "d’étude". En mars 2019, Génération Identitaire occupe le toit de la caisse d’allocation familiale de Bobigny en Seine-Saint-Denis mêlant dénonciation de l’immigration et argent public.
Plainte de la CAF, la secrétaire d’État Christelle Dubos avait indique vouloir étudier, avec Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur comment dissoudre ce groupe. Sept ans plus tôt, en octobre 2012, 70 militants de Génération Identitaire envahissent le chantier d’une mosquée à Poitiers, c’est l’acte de naissance du groupe. L’exécutif tente d’agir et Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de l'époque, assure que sa dissolution est à l’étude. À force c’est une vraie bibliothèque.
Une organisation difficile à dissoudre
Pour dissoudre une association, le ministre de l’Intérieur doit présenter un décret en Conseil des ministres. La loi, et plus précisément le code de la sécurité intérieure, prévoit sept motifs comme par exemple, les manifestations armées dans les rues, contre la légalité républicaine, organisation militaire, ou qui provoquent à la discrimination, envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie.
Problème, Génération identitaire se revendique de l’agit-prop, manifestations ou sitting. Ainsi après leur opération dans les Alpes où le groupe avait déployé une banderole anti-migrants à la frontière franco-italienne, 3 militants avaient été relaxés par la cour d’appel de Grenoble.
Les
magistrats avaient estimé que leur action était "purement de propagande
politique". Génération identitaire joue sur les limites et, contrairement
à d’autres groupes d’extrême droite dissous en 2019, n’appelle pas,
officiellement, au renversement de l’État ou comme l’explique le
politologue spécialiste de l’extrême droite, Jean-Yves Camus, le
mouvement cible dans ses actions tous les migrants et non un groupe
précis.
Une
enquête préliminaire à été ouverte pour provocation publique à la haine
raciale en raison d’un slogan sur une banderole déployée mardi dernier, a
annoncé le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). De plus, c’est la
première fois que Gérald Darmanin condamne publiquement les agissements
de Génération identitaire. Passera-t-il à l’acte comme récemment avec trois associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme ou en restera-t-il au symbole de la communication politique ? À suivre dans les
prochaines semaines.
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