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Coronavirus : le variant britannique est-il plus mortel, comme l'assure Boris Johnson ?

FACT CHECKING - Le Premier ministre britannique a assuré que le variant britannique du coronavirus était plus mortel, mais les scientifiques ne le suivent pas pour le moment.

Boris Johnson, le 2 décembre 2020

Crédit : JUSTIN TALLIS / AFP

Jean-Mathieu Pernin - édité par Ryad Ouslimani

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Le variant britannique de la Covid inquiète le monde entier, et Boris Johnson ne va pas calmer nos angoisses puisqu’il a déclaré que cette mutation du virus était aussi plus mortelle. Une annonce qu’il faut néanmoins prendre avec prudence, on vous explique pourquoi. Vendredi 22 janvier en fin d’après-midi, une conférence de presse du Premier ministre britannique débouchait sur cette annonce qui ne présageait pas un bon week-end ni de bonnes semaines à venir.

Un variant à un degré de mortalité plus élevé. Une donnée étrange car jusqu’à présent, ce n’était pas le cas. Après tout Boris Johnson est chef du gouvernement britannique, et le variant est britannique, donc il doit connaître son sujet. Ou pas. En effet, pour appuyer ses dires, Johnson se repose sur un avis rendu dernièrement par le NERVTAG (New and Emerging Respiratory Virus Threats Advisory Group), concluant que le variant "pourrait être un peu plus mortel que la souche existante"

Mais Neil Ferguson, l’un des membres du NERVTAG, cité par Reuters, nuance : "Il est réaliste de penser que la nouvelle variante britannique augmente le risque de décès, mais il subsiste une grande incertitude". Le locataire du 10 Downing Street s’est un peu emballé. Pour l'instant, la seule certitude demeure la plus grande contagiosité. 

La question "reste ouverte" concernant la mortalité

Le variant est 50 à 70% plus contagieux selon des scientifiques britanniques le 24 décembre dernier. Mais là où il faut être prudent c’est que plus contagieux ne veut pas dire plus mortel. En se basant sur l’observation de cette mutation dans les autres pays, les experts scientifiques n’ont pas trouvé plus de formes graves de décès, a expliqué ce week-end l’infectiologue à l’Hôpital américain de Paris, le professeur Christophe Rapp à BFMTV. 

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Le médecin ajoute que ces résultats peuvent être biaisés par l'effet mécanique avec l'augmentation des cas, et par les difficultés que rencontre le système de santé britannique qui est débordé. Car malgré un reconfinement le 5 janvier, la Grande-Bretagne compte 37.899 malades du Covid hospitalisés, la pression vient de la transmission du virus pas de sa létalité augmentée, de l’impact d’une transmission plus active décuplant la tension des établissements de soins.

On manque donc de recul et d’études sur cette souche B117. Le professeur Graham Medley, l'un des coauteurs du rapport consulté par le gouvernement, a expliqué à la BBC que "la question de savoir si ce virus est plus dangereux en termes de mortalité est, je pense, toujours ouverte. 

Tout cela tend à penser que Boris Johnson fait de la politique. Si cette souche s’avère plus mortelle, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas l’avoir dit. Même par temps de Covid, les vieilles ficelles de communication sont utiles.

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