Nos parlementaires ont-ils un problème avec l’alcool et la drogue ? La question se pose depuis la tentative d'agression d'une députée par un sénateur, accusé, il y a trois semaines, d'avoir mis de l'ecstasy dans son verre. D'autant que, selon son avocat, il aurait obtenu cette drogue euphorisante au Sénat.
Ce week-end, les déclarations de la députée de la majorité, Caroline Janvier, ont également fait réagir sur le sujet. Elle affirme qu'"il y a des soirées où la drogue circule" à l’Assemblée pour faire redescendre la pression, et que la consommation d’alcool est excessive.
En menant l'enquête à l'Assemblée, on s’aperçoit que les volontaires se font rares pour aborder le sujet, qui semble plutôt tabou. "Je ne sais pas ce qu'il se passe au sein de son groupe, mais au sein du mien, LR, je ne connais personne qui se drogue", affirme un député en réaction à la déclaration de Caroline Janvier. "Pas chez nous", abonde un autre. La députée a d'ailleurs été sèchement recadrée par son groupe, Renaissance, au motif de venir discréditer tous ses collègues. Elle avait même ajouté que "les pratiques addictives existent… aussi chez des ministres".
Mais quand on range le micro, les langues se délient un peu plus. "L’Assemblée nationale ? C’est le bar le moins cher de Paris", confirment les députés, avec la buvette collée à l’hémicycle et des verres de vin à partir de 3 euros, payables directement avec son badge. Pendant la réforme des retraites, on a même connu des pénuries de Get 27 et de Whisky.
Parfois, séance de nuit rime donc avec ivresse. "On voit bien, après le dîner, que certains ont parfois du mal à être aussi calmes qu'avant la coupure, raconte Erwan Balanant, député MoDem. Certains peuvent avoir tendance à picoler un peu". Il plaide pour supprimer les séances de nuit afin d'éviter ce genre de désagrément. D’autres réclament qu’on arrête tout simplement de servir de l’alcool. L’année dernière, des huissiers ont même retrouvé un député en train vomir parce qu'il avait trop bu...
Pour ce qui est de la drogue, les choses sont plus délicates. Ce n’est pas vraiment quelque chose que les députés crient sur tous les toits. Mais, on peut tout de même rappeler des faits, il y a des précédents. Un élu Renaissance des Hauts-de-Seine a notamment reconnu avoir fêté son élection avec de la cocaïne dans le nez. L'affaire a été classée, mais il est toujours en poste.
Et quand on insiste, on comprend que tout le monde connaît au moins un collègue qui a tendance à user des produits pas vraiment légaux, pour tenir le rythme, ou lors de soirées. "Il y a évidemment des députés qui utilisent sans doute de l'alcool ou des drogues pour tenir, mais je ne vais pas donner de noms", déclare l'écologiste Sandrine Rousseau.
Tous les députés qui ont accepté d'aborder le sujet de façon anonyme ont confirmé ces propos. Mais, attention, beaucoup insistent : ce n’est pas pire à l’Assemblée, que dans n’importe quelle grosse entreprise. À cette différence près que dans ces entreprises, on ne vote pas la loi de la République.
Sur la consommation de stupéfiants, aucune démarche officielle n'a été lancée par la présidence de l'Assemblée. Sur l’alcool, un travail a été lancé il y ’a un peu plus de six mois pour savoir si cette assemblée consommait plus que les précédentes. Réponse : rien de neuf, les verres ont toujours été autant remplis. Les présidents de chaque groupe ont la charge de veiller à la discipline, d'éviter les excès. Mais pour l’instant, pas de campagne de prévention auprès de nos élus, pas de dépistages et pas question de souffler avant de voter.
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