Au lendemain du 49.3, deux motions de censure à l'Assemblée et la colère dans la rue

C'est la fin de ce live. Merci de nous avoir suivis.

Pour rappel, le groupe Liot a officiellement déposé une motion de censure "transpartisane" à l'Assemblée contre le gouvernement. LFI a d'ores et déjà annoncé qu'elle la soutiendra. Le RN a également déposé une motion de censure un peu plus tard. Ces deux motions de censure devraient être examinées à l'Assemblée nationale lundi à partir de 16 heures,

De Lille à Marseille, en passant par Paris, Rennes ou Bordeaux, de nombreuses actions spontanées ont été organisées partout en France ce vendredi 17 mars. Le mouvement s'est durci en soirée, avec des débordements à Paris et Lyon, entre autres. À 22 heures, plusieurs dizaines d'interpellations étaient dénombrées.

Des mouvements de grèves sont prévus demain, samedi 18 mars, dans différents secteurs (éboueurs, cheminots, énergies...).

À Paris, la majorité des manifestants sont rentrés chez eux, ce vendredi soir, mais quelques dizaines de personnes sont toujours dans les rues et font face aux forces de l'ordre. Rue de Rivoli, des feux de poubelles ont été allumés. À 22 heures, on dénombrait 38 interpellations à Paris.

Plusieurs centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes à Paris, avec jets de bouteille et feux d'artifice, tandis que les forces de l'ordre répliquaient à coup de gaz lacrymogène, en tentant d'évacuer la place de la Concorde, sous la pluie. On comptait 12 interpellations vers 21 heures, selon la préfecture de police.

À Lyon, des affrontements sont en cours entre manifestants et forces de l'ordre, à proximité de la place des Terreaux.

La police tente de déloger les derniers manifestants présents place de la Concorde, à Paris, en faisant usage d'une grande quantité de gaz lacrymogène.

À Strasbourg, c'est sur la place Kléber que se sont retrouvés plusieurs centaines de protestataires. "Nous aussi, on va passer en force", ont scandé les manifestants. Un millier de personnes ont défilé dans le centre de Lille, et un cortège de quelques centaines s'est dispersé sans heurt à Bordeaux.

Face au rassemblement spontané de plusieurs centaines de personnes, place de la Concorde, à Paris, les policiers font usage de gaz lacrymogène.

Sur BFMTV, la députée écologiste Sandrine Rousseau a appelé "les professions difficiles, y compris les policiers, à rejoindre le mouvement" de mobilisation. "Hier soir à la Concorde, de nombreux policiers se demandaient ce qu'ils faisaient de ce côté-là", affirme-t-elle.

En arrière-plan, on aperçoit le feu de joie allumé par les manifestants, place de la Concorde, à Paris.

À Paris, 10.000 tonnes de poubelles s'entassent toujours sur les trottoirs, selon la mairie. Un ordre de réquisitions des éboueurs a bien été signé par la préfecture de police de Paris pour permettre le ramassage, mais "aucune benne n'est sortie", selon la mairie, dans les arrondissements où la collecte est normalement assurée par des agents municipaux.
Selon la CGT, 95 % des salariés du site de traitement d'Ivry et 100 % des chauffeurs des deux garages étaient en grève ce vendredi. Concernant les éboueurs, aucun chiffre de grévistes n'a été communiqué de source syndicale.

Au Havre, les marins et officiers CGT de la société Boluda sont restés à quai vendredi, perturbant considérablement toute l'activité du port. Dans la pratique, les porte-conteneurs, méthaniers, gaziers ou pétroliers, qui ont besoin d'un, voire deux ou trois remorqueurs pour entrer ou sortir du port, ne sont plus pris en charge. À Calais, le trafic des ferries vers la Grande-Bretagne était complètement à l'arrêt vendredi matin : "Rien ne rentre, rien ne sort", a précisé la capitainerie.

À Gonfreville-l'Orcher, dans la Manche, les salariés grévistes de TotalEnergies "ont haussé le ton", selon Eric Sellini, coordinateur CGT. "Les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain (samedi)" et "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il prévenu. La menace d'un arrêt des raffineries est brandie par la CGT pour in fine assécher les stations-service.

Près de Marseille, la raffinerie de Petroineos, où le travail avait repris jeudi, est menacée d'arrêt total "au plus tard lundi après-midi", selon Sébastien Varagnol, délégué CGT. "Les expéditions de carburant sont arrêtées cet après-midi (vendredi), et ce week-end, on prépare l'arrêt total des installations, qui aura lieu au plus tard lundi après-midi", dit-il.

À la SNCF, les syndicats appellent à poursuivre la grève reconductible et "à agir massivement le 23 mars" pour s'opposer à la réforme des retraites. Le trafic sera donc perturbé ce week-end, même si aucune précision n'est apportée pour l'heure. Le fret ferroviaire est par ailleurs très perturbé.

Dans le ciel, le trafic, qui s'est normalisé, notamment à l'aéroport de Paris Orly, devrait rester sans nuage ce week-end. En revanche, l'autorité de l'aviation civile demande d'annuler 30 % des vols à Paris-Orly et 20 % à Marseille lundi.

Une nouvelle mobilisation spontanée réunit actuellement plus de 2.000 personnes sur la place de la Concorde, à Paris. Une mobilisation sous haute tension.

"Il y a désormais un problème de confiance" entre les syndicats et le gouvernement, regrette Laurent Escure. "Quand on a utilisé autant d'approximations ou de fausses vérités - comme sur les 1.200 euros de pension -, la confiance en prend un coup."

"J'espère que la cohésion sociale, la cohésion démocratique et la paix civile vont continuer à exister, mais ce quinquennat et cette fragilité démocratique qui est à l'œuvre à travers l'entêtement du gouvernement et du président de la République m'inquiètent pour l'avenir", confie Laurent Escure. "Il y a urgence à ce que tout le monde réalise qu'il y a un danger à la fois pour le social, mais aussi pour notre démocratie. Il faut que le Gouvernement ouvre les yeux."

Laurent Escure balaye l'argument de la dette mis en avant par Emmanuel Macron. "Je n'y crois pas, parce que le régime des retraites a un déficit à moyen terme de 3 %, là où la France a un déficit de 5 %", tranche-t-il. "Il y a beaucoup de travail à faire au niveau du budget, notamment sur les exonérations de cotisations sociales ou les aides aux entreprises, avant d'aller toucher à la protection sociale", poursuit-il. "Mais nous ne pouvons pas avoir un président qui se comporte de façon aussi éloignée de son peuple, qui joue avec son peuple comme quelqu'un jouerait au Monopoly, en changeant sans cesse les règles", déplore-t-il.

"Face à un gouvernement pyromane, nous avons joué les pompiers depuis plusieurs mois. Mais nous ne pouvons pas agir tout seul", déplore Laurent Escure.

"L'usage du 49.3 par le gouvernement a redonné un coup de fouet à la colère. Mais si le Gouvernement peut tordre le bras des parlementaires, il ne peut pas faire baisser la tête des Français qui sont fiers de leur travail et qui veulent exprimer leur colère autour de ce projet de réforme. Ces manifestations spontanées sont un signe de bonne santé démocratique", souligne Laurent Escure.

"Nous sommes des acteurs de la paix civile et de la paix sociale et nous appelons à ce que le gouvernement le soit aussi à travers le retrait de son projet de loi.

"Il y a une ébullition syndicale sur tous les territoires, et ce, depuis plusieurs jours, avec des barrages filtrants et des manifestations surprises, qui sont le fruit d'organisations syndicales", se réjouit Laurent Escure. Le représentant syndical admet toutefois qu'il y a "des débordements ci et là et nous les condamnons fermement."

"Des parlementaires essaient d'organiser un référendum d'initiative partagée, si c'est le cas, cela pourrait permettre de trouver un débouché qui permette aux Français de s'exprimer", souligne Laurent Escure.

"Nous avons proposé au Président plusieurs portes de sorties", assure Laurent Escure, listant : "faire une pause, organiser une conférence pour présenter l'équilibre des finances, discuter des vrais sujets qui ont émergé autour de cette bataille sur la réforme des retraites, que sont les conditions de travail, l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, la pénibilité..."

"Quand la colère est aussi forte, la frange la plus radicale des manifestants entrent en action. Et si tel est le cas maintenant, ce sera la responsabilité entière et totale du Président de la République", assure Laurent Escure.

"Avec le 49.3, le Président a contraint les parlementaires, mais ne peut pas contraindre le peuple. D'autant qu'il y a un soutien massif de la population à ces mobilisations", estime Laurent Escure, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes, au micro de RTL. "Mais, nous appelons à des mobilisations pacifiques et respectueuses des biens et des personnes", rappelle-t-il, en évoquant les violences d'hier soir.

À Bordeaux et Marseille, des manifestants ont bloqué le trafic en gares Saint-Jean et Saint-Charles, bloquant le trafic. À Toulon, une opération "péage gratuite" était en cours cette après-midi. En Gironde, l'accès à la centrale nucléaire a été bloqué. Dans le Bourbonnais, des salariés d'Enedis ont coupé momentanément le courant ce matin à 280 clients. À Calais, les officiers de la Capitainerie se sont mis en grève et le trafic maritime trans-Manche a été interrompu toute la journée. Des actions étudiantes ont également été observées à Bordeaux, Lille, Nanterre et Paris. Enfin, en termes de circulation, les blocages de rond-point sont particulièrement efficaces, notamment à Brest, Ploërmel, Le Havre, Le Mans, Vierzon ou encore Saint-Étienne.

À Rennes, la préfecture de police a décidé d'envoyer des renforts cette après-midi. Mais la manifestation de ce vendredi après-midi contrastait avec les violences d'hier soir. Plusieurs milliers de personnes étaient pourtant réunies.

Le Préfet craint toutefois des débordements dans les prochaines heures, c'est pourquoi une unité spéciale de 200 CRS est postée en centre-ville.

Les syndicats ont indiqué que la raffinerie Total de Donges resterait à l'arrêt jusqu'au 24 mars.

"Danger : gouvernement blessé, en perdition. Il devient très méchant et encore plus brutal. Il frappe et réprime à tout va : contre les manifestant-es « retraite » (des GAV en nombre) contre les anti-bassines (militant-es pourchassé-es). Solidarité entière. Intensifions le combat", a écrit sur Twitter l'ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou.

Alors que lundi 20 et mardi 21 mars marquent le début des épreuves de spécialité du BAC, plusieurs syndicats en Bretagne, CGT Educ'action, snFOlc, SNES-FSU Bretagne, Sud éducation ont appelé à la grève "y compris pendant la période des examens et des corrections".

Des poupées à l'effigie de membres du gouvernement ont été brûlées ce jeudi à Dijon. Un acte "inacceptable et inexcusable", écrit le patron de la CFDT Laurent Berger. "La CFDT rejette toute violence même symbolique. Notre détermination à lutter contre la réforme des retraites est entière. Elle doit s’exprimer dans le respect des biens et des personnes".

Au lendemain du 49.3 et après avoir mis en garde le gouvernement, le groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, a officiellement déposé une motion de censure "transpartisane" à l'Assemblée contre le gouvernement.

Environ 5.000 manifestants selon les syndicats, 2.600 selon la préfecture, ont défilé vendredi dans le calme à Rennes. Les jeunes ont pris la tête du cortège, déclaré en préfecture, qui s'est élancé vers 11H30 dans les rues de la capitale bretonne au son de "Bella ciao". "Tu nous mets 64, on te mai 68", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une jeune femme. Selon la préfecture, 14 interpellations ont été réalisées au cours de la nuit, donnant lieu à 13 gardes à vue "dont quatre pilleurs, sept jets de projectiles et dégradations, un port d'arme et un visage dissimulé" et "une vérification d'identité".

La situation du ramassage des déchets à Paris est toujours confuse ce vendredi au douzième jour de la grève des éboueurs.

Invité ce vendredi sur RTL, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que la réquisition des agents éboueurs "fonctionne". "Dès aujourd'hui, dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles", a-t-il assuré sur RTL.

À Ivry-sur-Seine, le plus gros site d'incinération du Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer.

Les invités de RTL

INVITÉ RTL - Réforme des retraites : "L'opposition est légitime, la bordélisation non", dit Darmanin

Les projecteurs sont braqués sur Liot, premier signataire attendu d'une motion de censure "transpartisane" qui doit être déposée vendredi contre le gouvernement en riposte au 49.3. Mais peut-elle aboutir ? À l'heure actuelle, en combinant MoDem, Renaissance et Horizons, la majorité présidentielle dispose de 250 voix et l'opposition (sans compter LR) 257. La majorité est à 287, il faudrait donc que 30 députés LR sur les 61 votent la motion de censure.

Les huit syndicats représentatifs de la fonction publique ont fait bloc jeudi, refusant de participer à des réunions prévues mardi avec l'administration. "Au vu du contexte social et démocratique", l'intersyndicale a demandé à la direction de l'administration et de la fonction publique (DGAFP), qui représente le gouvernement dans les discussions avec les syndicats, "de bien vouloir accéder au report des deux réunions du 21 mars", selon un courriel consulté par l'AFP qui confirme une information de l'agence AEF.

Au lendemain du recours au 49.3, la Première ministre Elisabeth Borne est en première ligne. "Je pense qu'Elisabeth Borne doit partir", a écrit Marine Le Pen jeudi sur Twitter. Invité de RTL ce vendredi, Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée a expliqué que ce choix est celui "du président de la République, cela dit je ne vois pas bien ce que ça changerait".

"La Première ministre est solide, elle ne pleure pas", a affirmé de son côté Olivier Dussopt sur BFMTV ce vendredi.

Au lendemain du recours au 49.3 par le gouvernement, plusieurs motions de censure vont être déposées ce vendredi 17 mars. Il s'agit d'une tentative de faire tomber l'exécutif. Mais il faut obligatoirement une majorité absolue des députés qui votent "pour" (287 députés) et, pour l'instant, le compte n'y est pas : environ la moitié des députés LR doivent voter cette motion et il en manque actuellement une trentaine.

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2 minutes pour comprendre

Réforme des retraites : après le 49.3, que va-t-il se passer ?

Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a soupçonné vendredi Emmanuel Macron de prendre "un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", dénonçant "un coup de force" après le recours au 49.3. "On a un peu le sentiment qu'il prend un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", a affirmé Jordan Bardella sur franceinfo. "Je ne comprends pas son obsession", a-t-il ajouté.

Le groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (LIOT) compte 20 députés de diverses tendances politiques mais revendiquant un fort ancrage territorial. Situé dans l'opposition au sein de l'échiquier politique, le groupe LIOT est composé donc des députés de Libertés et Territoires, d'anciens UDI, des ultramarins et des régionalistes, mais aussi des centristes ou d'anciens socialistes.

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assemblée nationale

Réforme des retraites : qu'est-ce que le groupe des indépendants LIOT à l'Assemblée ?

C'est une victoire pour personne mais le 49.3 simplifie les choses pour le bloc syndical. Une nouvelle manifestation unitaire est prévue le 23 mars prochain. Mais suffira-t-elle ? Les syndicats restent soudés et gardent à bord les réformistes : CFDT et UNSA.

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grève

ÉDITO - Le 49-3 sur la réforme des retraites, une victoire pour les syndicats ?

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a nié vendredi le fait que le recours la veille à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites soit "un échec". "Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte, or il y a un texte", a affirmé le ministre sur RMC/BFMTV. Il a ajouté qu'il aurait préféré qu'il y ait un vote, recherché par l'exécutif "jusqu'à la dernière minute".

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé vendredi que ce dernier avait "vocation à continuer à gouverner". "Il va y avoir un vote", a assuré le ministre sur France Inter, en référence aux motions de censure qui vont être déposées vendredi par les oppositions. Sur l'avenir d'Elisabeth Borne, il a affirmé avoir "confiance" en elle, "mais mon avis ne compte pas".

L'action de la CGT s'est passée globalement dans le calme, malgré quelques signes d'énervement de la part de certains automobilistes. Les manifestants ont quitté le périphérique proprement dit et stationnaient sur une de ses voies d'accès, et la circulation a pu reprendre normalement.

Olivier Marleix, président du groupe LR a affirmé que son groupe ne "voterait pas de motion de censure, même si quelques uns de mes collègues m'ont indiqué leur volonté de le faire".

La raffinerie TotalEnergies de Normandie "sera arrêtée" à partir de ce week-end, a indiqué vendredi à l'AFP Eric Sellini, coordonnateur CGT au sein du groupe pétrolier.

"On a joué le jeu d'améliorer ce texte", nous dit Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée. "On a amélioré ce texte, on a défendu les Français (...) Oui, nous croyons qu'une réforme des retraites est nécessaire, il ne faut pas raconter d'histoires aux Français, oui il faut travailler un peu plus longtemps. Si on ne fait rien, le niveau des pensions continuera de baisser".

"Il y avait peut-être une majorité pour voter, peut-être pas suffisamment large, ce qui fait que le gouvernement n'a pas pris de risque", a déclaré Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée. "Un majorité de notre groupe aurait voté pour, mais visiblement ce n'était pas suffisant".

Retrouvez l'intégralité de l'interview du ministre de l'Intérieur sur RTL ⤵️

Les invités de RTL

49.3 - Gérald Darmanin est l'invité de Amandine Bégot

17/03/2023 à 08:00 — 09m52s

Jean-Luc Mélenchon "encourage" les Français à prendre part à des "mobilisations spontanées dans tout le pays" pour protester contre le recours au 49.3.

La France insoumise a annoncé qu'elle soutiendra la motion de censure du groupe des indépendants à l'Assemblée nationale.

Environ 200 manifestants, réunis à l'appel de l'union régionale d'Ile-de-France de la CGT, entravent la circulation sur le périphérique parisien vendredi matin, lors d'une action pour protester contre la réforme des retraites, a constaté une journaliste de l'AFP. Les manifestants sont descendus sur les voies vers 7h30 à hauteur de la porte de Clignancourt, bloquant la circulation sur le périphérique intérieur, avant de se diriger en cortège vers la porte de la Chapelle en obligeant les automobilistes à rouler au pas.

Elisabeth Borne "est courageuse, a vécu des moments extrêmement difficiles, je voudrais lui apporter tout mon soutien personnel et politique", déclare le ministre de l'Intérieur.

"On peut penser que Les Républicains qui ont aujourd'hui la possibilité de faire stop ou encore avec le gouvernement. On verra lundi. Moi je ne crois pas que les LR aient très envie de retourner voir les électeurs mais s'ils veulent renverser le gouvernement, ça sera très incohérent pour eux. J'appelle les parlementaires LR à reprendre leurs esprits et à ne pas renverser le gouvernement".

"Je respecte le droit de grève" des éboueurs, assure le ministre de l'Intérieur. "Ce qui n'est pas acceptable c'est l'insalubrité, je l'ai dit à la maire de Paris qui n'a pas souhaité prendre ses responsabilités, donc le préfet de police a requis le service de propreté de la ville de Paris et dès ce vendredi matin cette réquisition fonctionne et permet de ramasser les poubelles".

"Ce débat sur les retraites a été d'une énorme violence", affirme le ministre de l'Intérieur, évoquant "des têtes de ministres sur des ballons de football", "des insultes extrêmement nombreuses". "Toucher à un parlementaire c'est toucher à la République", poursuit Gérald Darmanin. "La police et la gendarmerie seront là pour protéger les élus du peuple", assure-t-il.

"Toutes les oppositions sont légitimes mais on ne laissera pas faire les manifestations spontanées et le n'importe quoi à tout moment", prévient le ministre de l'Intérieur concernant les futures mobilisations.

Gérald Darmanin réunit les préfets ce vendredi matin pour "leur rappeler que les places des villes et des villages, c'est pas des ZAD, pour leur dire qu'il faut protéger les lieux de la République mais aussi les permanences des élus et qu'il faut savoir être ferme contre les violences et à l'écoute des organisations syndicales".

"Il y a eu hier 258 interpellations à Paris et 310 si on prend la province" lors des manifestations organisées à la suite du déclenchement du 49.3, rappelle Gérald Darmanin. "Il y a eu une pression extrêmement forte contre les symboles de l'État", regrette-t-il.

"La motion de censure doit réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit 289 voix", indique le site viepublique.fr. Cela nécessiterait que la quasi-totalité des députés de l’opposition, du RN à LFI, mais aussi des Républicains, s’accordent sur ce texte. Les motions de censure déposées vendredi 17 mars pourraient être débattues durant le week-end ou lundi 20 mars.

Une motion de censure peut-elle faire tomber le gouvernement ? Deux vont être déposées, l'une par le RN et l'autre par des députés centristes. Pour qu'elles aient une chance d'aboutir, il faudrait que les députés LR la votent. Et pour le moment, ils ne sont pas d'accord sur le sujet.

RTL Matin

Motion de censure : que vont faire les députés LR ?

17/03/2023 à 06:25 — 01m28s

Selon un sondage Toluna Harris Interactive pour RTL et AEF Info, 82% des Français estiment que le recours à l’article 49.3 par la Première ministre pour faire adopter la réforme des retraites est une mauvaise chose. Ils sont 71% à souhaiter qu'une motion de censure aboutisse et que le gouvernement démissionne. Enfin, 65% d'entre eux veulent que la mobilisation contre la réforme se poursuive.

"J'ai été extrêmement choquée", a assuré Élisabeth Borne, en évoquant le comportement des députés de l'opposition jeudi après-midi à l'Assemblée, alors qu'elle devait prendre la parole : "Cela ne s'entendait pas forcément dans les micros, mais quand vous avez des hurlements, des chants des députés de la Nupes et du Rassemblement national... Cela traduit le fait qu'un certain nombre de groupes d'oppositions ne respectent pas nos institutions. Certains veulent le chaos à l'Assemblée et dans la rue. Pour moi, le désordre, ce sont les français modestes qui en payent les conséquences", a lancé la Première ministre.

réforme des retraites

Réforme des retraites : Élisabeth Borne se dit "très choquée" par les huées à l'Assemblée nationale

Au lendemain de l'annonce du 49.3 par Élisabeth Borne, pour faire passer la réforme des retraites, les groupes qui le souhaiteraient ont jusqu'à 15h20 pour déposer une motion de censure.