Mort de Jean-Marie Le Pen : "Il était authentiquement antisémite", déclare Robert Ménard

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Pour Bruno Retailleau, alors que plusieurs rassemblements ont lieu en France, "rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité". "Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses", écrit sur X le ministre de l'Intérieur.

Plusieurs centaines d'opposants à Jean-Marie Le Pen se sont rassemblés mardi dans plusieurs villes de France pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d'artifice, le décès de cette figure historique de l'extrême droite.

"Ce sale raciste est mort", disait à Paris une pancarte brandie dans la foule de quelques centaines de personnes qui s'est formée en début de soirée place de la République, et où flottaient quelques drapeaux du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

"La jeunesse emmerde le Front national", scandaient des participants dont certains étaient montés sur la statue centrale, alors que d'autres lançaient des slogans antifascistes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Olivier Mazerolle, ancien chef du service politique de RTL, est revenu sur le moment où Jean-Marie Le Pen a qualifié les chambres à gaz de "point de détail de l'histoire".

Mais c'est une autre réponse qui l'a interpellé. "Il y a beaucoup de morts pendant la Seconde Guerre mondiale", répond Jean-Marie Le Pen quand le journaliste lui demande s'il y a eu un génocide juif. "Il n'y a pas de spécificité d'extermination juive", analyse-t-il aujourd'hui.

Sur RTL, l'historien Jean Garrigues est revenu sur la manière dont Jean-Marie Le Pen a bâti l'extrême droite française moderne.

Selon lui, "les vrais dividendes de ce qu'a été Jean-Marie Le Pen ont été tirés par sa fille [Marine Le Pen], qui a complètement transformé son parti".

Les invités de RTL

Mort de Jean-Marie Le Pen : quelle trace laissera-t-il dans l’Histoire ?

Olivier Mazerolle dévoile les coulisses de son interview avec Jean-Marie Le Pen, en 2002, dans laquelle le candidat du Front National révèle ne "pas être intéressé" par le second tour.

"Il a vécu cela comme un chemin de croix, car avec 18% des suffrages, il a su qu'il ne franchirait jamais ce barrage psychologique qui ferait qu'il aurait, un jour, une chance d'être élu président de la République", relate le journaliste.

Pour Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen "a courageusement abordé des sujets qui n'étaient pas faciles à l'époque et qui sont, aujourd'hui, au cœur des problèmes que rencontrent les Français".

En 1974, Jean-Marie Le Pen décide de se déclarer candidat à l'élection présidentielle alors que son parti n'est fondé que depuis deux ans. "La campagne présidentielle, ça n'intéresse pas seulement le vainqueur", justifiait-il à RTL en 2021.

Jean-Marie Le Pen

Mort de Jean-Marie Le Pen : comment lui est venue l'envie de se présenter à la présidentielle

Durant et après sa carrière politique, le co-fondateur du Front national a collectionné les condamnations, notamment pour contestation de crime contre l'humanité.

Jean-Marie Le Pen

Mort de Jean-Marie Le Pen : "Point de détail", "Durafour crématoire"... Des condamnations en cascade pour le co-fondateur du FN

Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a alerté sur le fait que la mort de Jean-Marie Le Pen "ne doit pas marquer le début de sa réhabilitation".

"Condamné à plusieurs reprises par la justice, Jean-Marie Le Pen est le premier à avoir donné une caution politique à l'antisémitisme, au racisme et au négationnisme après la guerre", a-t-il dénoncé sur X. "Le combat contre ses idées ne s'éteint pas avec la disparition de l'homme qui les a portées."

Jean-Marie Le Pen "a rendu en partie honteuse la fierté d'être français, pas à cause de ce qu'il disait sur les questions nationales, d'immigration, de sécurité mais parce que sa face cachée, son côté sombre était insupportable", déclare Robert Ménard sur RTL. Et de poursuivre : "Il était antisémite, évidemment, authentiquement antisémite."

Sur X, Marion Maréchal s'adresse à son grand-père et promet qu'elle "n'abandonnera pas la mission" confiée "il y a 13 ans" par Jean-Marie Le Pen. Elle ne précise pas de quelle "mission" il s'agit.

"Sur ton lit de mort, le hasard a voulu que ton tee-shirt bleu soit recouvert par un drap blanc, lui-même enveloppé dans une couverture rouge. Oui, même dans cet ultime instant tu ne te seras pas départi des couleurs nationales que tu chérissais tant", écrit-elle aussi.

Au-delà de ses dérapages, Jean-Marie Le Pen "avait un côté sombre, avec des mots terribles" indique sur RTL Robert Ménard, qui a publié un ouvrage en 2011, intitulé "Vive Le Pen". "Ces mots d'épouvante, il les assumait absolument", rappelle le maire de Béziers, qui n'a "jamais voté" pour lui. Pointant "sa culture et ses sordides obsessions".

Les invités de RTL

MORT DE LE PEN - Robert Ménard est l'invité de Yves Calvi

07/01/2025 à 18:39 — 10m04s

Les invités de RTL

MORT DE LE PEN - Robert Ménard est l'invité de Yves Calvi

07/01/2025 à 18:38 — 10m04s

Marine Le Pen a appris la nouvelle de la mort de son père lors d'une escale au Kenya, alors qu'elle rentrait de son déplacement à Mayotte.

RTL Soir

MORT DE JEAN-MARIE LE PEN - Comment Marine Le Pen a appris la disparition de son père

07/01/2025 à 18:54 — 02m24s

Sur X, Dominique Sopo dit préférer rendre hommage à Ibrahim Ali qui, à 17 ans, fut tué par un colleur d'affiches du Front national en 1995 à Marseille.

"Jean-Marie Le Pen est mort à l'âge de 96 ans. Sa photo s'affiche ad nauseam. Je préfère afficher celle d'Ibrahim Ali qui, à 17 ans, fut tué par des colleurs d'affiches du FN. Hommage à toutes les victimes du racisme que Jean-Marie Le Pen s'ingénia à diffuser dans notre société", écrit le président de SOS Racisme.

Celui qui était le plus jeune député lors de son élection en 1956 à l'Assemblée nationale - Jean-Marie Le Pen était jusqu'à ce mardi le dernier député de la IVe République encore en vie - doit, selon ses volontés, être inhumé à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), où reposent ses parents.

Sur X, Sébastien Chenu parle d'"un immense patriote, visionnaire et d'une incarnation du courage". "C'est aussi la disparition d'un Homme d'une immense culture, qui a porté l'espoir de millions de Français. Il aimait la France, il est entré dans son Histoire", ajoute le vice-président du Rassemblement national.

Sur X, Louis Boyard estime que Jean-Marie le Pen ne "mérite aucun hommage" après avoir "craché sur les exilés, les femmes, les personnes musulmanes, juives et LGBT". "Continuons le combat pour que son idéologie le suive dans sa tombe", conclut le député insoumis du Val-de-Marne.

Le sénateur EELV Yannick Jadot a sobrement posté une vidéo recensant les fois où l'ex-chef du FN avait été condamné, commentant : "Rappel utile à ceux qui ont oublié !"

Jean-Marie Le Pen laisse derrière lui une carrière politique hors norme, marquée par de nombreuses phrases polémiques, notamment sur la Shoah.

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décès

Mort de Jean-Marie Le Pen : "Chambres à gaz", "fournée", "rouquin"... Retour sur ses phrases polémiques

Plusieurs responsables de gauche (Manon Aubry, Paul Vannier, Pierre Jouvet, Ian Brossat) ont dénoncé la réaction - trop laudative à leurs yeux - de François Bayrou à la mort de Jean-Marie Le Pen, qualifié de "figure de la vie politique" et instigateur de "polémiques" par le Premier ministre.

Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français, parle d'un message "pathétique". De son côté, Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, évoque "un antisémite. Un colonialiste. Un nostalgique du régime de Vichy. Un antiféministe… Un multirécidiviste qui a fondé le FN avec des SS. Pas une figure de la vie politique française".

Jean-Marie Le Pen "quitte un pays pour lequel il a tant sacrifié", écrit sur X Jean-Philippe Tanguy. "Toutes mes pensées à Marine, Marie-Caroline et Yann Le Pen, ainsi qu'à sa famille, ses proches et aux millions de Français qui lui avaient accordé leur confiance", poursuit le député du Rassemblement national.

"Le père de l'extrême-droite française la laisse aux portes du pouvoir. Notre responsabilité est de la vaincre. Notre pays mérite mieux que la haine de l'autre en raison de son genre, de sa couleur de peau, son orientation sexuelle ou sa religion", écrit sur X la députée LFI Clémence Guetté.

"Ces dernières années, j'avais redécouvert un autre homme, une autre facette dans un cadre beaucoup plus intime", confie le président des Patriotes Florian Philippot sur LCI.

L'ex-cadre dirigeant du FN décrit "un homme pas de nature rancunière" et "manifestement très attaché à son pays avec des convictions". Et de conclure : "Il restera, quoiqu'on pense de lui, un grand personnage de la vie politique française, un monstre sacré comme il n'y en a plus."

Le fondateur du Front national était régulièrement affublé du surnom de "Menhir". Un clin d'œil à ses origines bretonnes.

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Jean-Marie Le Pen

Mort de Jean-Marie Le Pen : pourquoi était-il surnommé “Le Menhir” ?

Sur BFMTV, Robert Ménard rappelle que Marine Le Pen "a rompu avec son père pour des questions politiques, mais ça reste son père". "Marine Le Pen ne m'a jamais donné la nausée comme me l'a donné son père" qui était "un homme de culture capable de dire des horreurs absolues", ajoute le maire DVD de Béziers et fondateur de Reporters sans frontières (RSF).

"Les amis de Vichy et la torture en Algérie. Le FN fondé avec des Waffen-SS, les “Durafour crématoire” et les “points de détail de l’histoire”. Un fasciste d’un autre temps s’en est allé. Mais laisse derrière lui des héritiers, très actuels", réagit sur X le député François Ruffin.

"L’importance que Jean-Marie Le Pen a eue dans notre vie politique est la conséquence de longues années de déni et d’impuissance sur la question migratoire », écrit sur X François-Xavier Bellamy. "Ceux qui l’insultent même dans la mort refusent d’abord de regarder leurs abandons", estime l'eurodéputé LR et vice-président du parti en adressant ses condoléances à la famille.

Jean-Marie Le Pen "n’était pas juste une figure de la vie politique française comme réagit François Bayrou. Le respect pour les défunts ne doit pas conduire à la cécité sur son parcours", souligne sur X Manon Aubry. Pour l'eurodéputée LFI, "Jean-Marie Le Pen était un raciste et antisémite notoire, adorateur de Pétain et un tortionnaire en Algérie. Le combat contre l'homme est terminé mais contre ses idées demeure. Pour que la haine ne l'emporte jamais".

En 2018, à l'occasion de la sortie du premier tome de ses mémoires, Jean-Marie Le Pen évoquait son rapport à la mort. "Je suis plutôt un partisan de la vie qu'un partisan de la mort". Lire notre article ⤵️

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Mort de Jean-Marie Le Pen : quand le fondateur du RN confiait sur RTL avoir "un peu" peur de la mort

Marie-Caroline Le Pen, candidate malheureuse aux législatives de juillet, et épouse de Philippe Olivier, l'un des principaux conseillers politiques de Marine Le Pen, a pour sa part réagi sur le réseau social X: "De ce chagrin, tu ne pourras pas me consoler. À Dieu Papa."

Jean-Marie Le Pen "organisa après-guerre la résurgence d'une force politique qui porte les idées d'extrême-droite, racisme et antisémitisme", écrit sur X le député Alexis Corbière (L'Après, ex-LFI). "Pour ma génération, il aura longtemps incarné ce que nous refusons encore et toujours. Ces héritiers continuent. Continuons à lutter contre eux."

Cofondateur, président puis président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen aura entretenu une relation tumultueuse avec sa fille sur le plan politique.

Le décryptage de notre journaliste Marie-Pierre Haddad ⤵️

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Jean-Marie Le Pen et Marine : retour sur un feuilleton familial (et surtout politique)

Jean-Marie le Pen "était profondément français et a servi la France avec passion, de pupille de la nation à candidat au second tour de la présidentielle", a réagi Éric Ciotti sur X. Pour le président du parti UDR, "sa disparition marque la fin d'une page de la Ve République". Le décrivant comme "un homme complexe, aux zones d'ombres mais aussi au courage et au patriotisme sincère".

Par la voix de l'Élysée, le président de la République Emmanuel Macron a adressé ses condoléances à la famille de Jean-Marie Le Pen, décédé à l'âge de 96 ans.

"Figure historique de l’extrême droite, il a ainsi joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans, qui relève désormais du jugement de l’Histoire", peut-on lire dans ce communiqué.

Il rappelle que le cofondateur du Front national avait été candidat à la présidentielle à cinq reprises.

La fille du fondateur du Front national a appris son décès durant son trajet entre Mayotte et l'Hexagone. Marine Le Pen achève un déplacement de deux jours sur l'archipel ravagé par le cyclone Chido.

Manuel Bompard, député et coordinateur de La France insoumise s'est exprimé sur le décès de Jean-Marie Le Pen. "Non, il n’était pas 'un grand serviteur de la France'. C’était un nostalgique de la collaboration, un responsable de la torture, un raciste et un antisémite. C’était un adversaire de la République", a-t-il déclaré sur X.

La vie du co-fondateur du Front national, figure de l'extrême droite, a été jalonnée de provocations et de tempêtes.

Né le 20 juin 1928 à La Trinité-sur-Mer, Jean-Marie Le Pen est arrivé à Paris avide de revanche sociale, fêtard et bagarreur. Il s'est lié rapidement avec l'extrême droite, avant de devenir président du Front national et candidat à l'élection présidentielle pour la première fois en 1974.

Ses provocations antisémites lui ont valu une multitude de condamnations. Mais avec la montée du chômage, son discours contre l'immigration a séduit les déçus de la gauche. Le 21 avril 2002, il s'est hissé jusqu'au deuxième tour de l'élection présidentielle face à Jacques Chirac. Il a finalement passé la main en 2011, à l'âge de 83 ans, à Marine Le Pen qui n'a eu de cesse d'afficher ses désaccords avec son père.

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Mort de Jean-Marie Le Pen : une vie de bruits et de tempêtes

"Aujourd’hui, une page de l’histoire politique française se tourne", a déclaré Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur reconnaît que, "quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Jean Marie Le Pen, il aura incontestablement marqué son époque".

Le locataire de la place Bauveau adresse ses "condoléances à Marine Le Pen et à ses proches".

Le Premier ministre a salué Jean-Marie Le Pen, qui "aura été une figure de la vie politique française", "au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond".

"On savait, en le combattant, quel combattant il était", écrit François Bayrou sur X.

Eric Zemmour a également rendu hommage à Jean-Marie Le Pen. Si le président de Reconquête reconnaît des "polémiques" et des "scandales", il estime que "ce que nous retiendrons de lui dans les prochaines décennies, c'est qu'il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient".

"Il restera la vision d'un homme, et son courage, à une époque où les hommes courageux n'étaient pas si nombreux", écrit-il ce mardi 7 janvier.

Au micro de RTL, Bruno Gollnisch explique avoir rendu visite à Jean-Marie Le Pen. "Il était conscient, il a même plaisanté et récité un poème de Victor Hugo consécutif au massacre de Chios. Mais il était très affaibli", confie l'ex-député européen RN.

"En plus, il entendait et voyait de plus en plus mal, ce qui rendait la communication difficile. Il était très suivi par tous ces amis véritables, mais quelques fois les conditions sanitaires exigeaient qu’il ne reçoive pas trop de visites de façon à ne pas recevoir les germes que chacun d’entre nous véhiculent à son corps défendant et compte tenu de son affaiblissement naturel pouvaient lui être fatal", ajoute-t-il.

"Marine Le Pen est encore à Mayotte, je crois qu’elle rentre ce soir à 23 heures, mais je sais que sa famille est auprès de lui". a indiqué Bruno Gollnisch.

"Le combat contre l'homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme qu'il a répandus, continue", a écrit sur X Jean-Luc Mélenchon après la mort de Jean-Marie Le Pen.

Jean-Marie Le Pen "a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté", dans "l'armée française en Indochine et en Algérie", ou en tant que "tribun du peuple", a déclaré le président du Rassemblement national Jordan Bardella.
"Je pense aujourd'hui avec tristesse à sa famille, à ses proches, et bien sûr à Marine dont le deuil doit être respecté", a dit sur X celui qui dirige le parti héritier du Front national fondé par Jean-Marie Le Pen.

Jean-Marie Le Pen est décédé ce mardi 7 janvier à l'âge de 96 ans a annoncé sa famille. Le cofondateur du Front national avait été admis dans un établissement à Garches il y a plusieurs semaines.