Une majorité, mais pas absolue. Selon notre sondage Toluna Harris Interactive pour RTL, M6 et Challenges, publié le 3 juillet, le Rassemblement national obtiendrait entre 190 et 220 sièges, au soir du second tour des élections législatives, le 7 juillet prochain. Cette estimation serait insuffisante pour atteindre la majorité absolue de 289 sièges sur les 577 que compte l'hémicycle.
L'alliance de la gauche, le Nouveau Front populaire, pourrait obtenir 159 à 183 sièges. Ensemble, composé par Renaissance, le MoDem et Horizons, atteindrait entre 110 à 135 sièges, selon notre sondage. Les Républicains, eux, n'arriveraient à décrocher que 30 à 50 députés.
Quels sont les scenarii possibles ? À quoi ressemblera la gouvernance d'Emmanuel Macron qui ne pourra pas dissoudre l'Assemblée, avant un an ?
Aucune force n'a de majorité ou une majorité tellement relative qu'elle ne cesserait de se faire battre. La France est alors ingouvernable. Il ne reste plus qu'à gérer les affaires courantes. Ce serait une forme de crise de régime puisque le chef de l'État ne peut plus dissoudre pendant un an.
Une crise de régime qu'Emmanuel Macron n'envisage pas puisqu'il a exclu toute démission, lors de sa conférence de presse du 12 juin. Afin d'éviter cette situation, Xavier Bertrand a demandé au président de constituer un "gouvernement provisoire" qui gouvernerait jusqu'à la fin du mandat du chef de l'État.
L'hypothèse d'un gouvernement de coalition fait aussi son chemin à gauche. Si cette perspective se confirmait, "il faudra sûrement faire des choses que personne n'a jamais faites auparavant dans ce pays", a reconnu la patronne des Écologistes Marine Tondelier sur TF1, rejetant d'emblée tout premier ministre macroniste. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait posé les conditions dès lundi en refusant d'être "le supplétif d'une majorité en déroute", ou que Gabriel Attal reste premier ministre.
Si le camp présidentiel obtient la majorité absolue à l'Assemblée, Gabriel Attal pourrait rester en place. Deuxième option, une majorité relative du camp présidentiel. Emmanuel Macron resterait contraint de trouver des majorités de circonstances ou de projets. C'est ce qu'il fait depuis deux ans.
Si le Rassemblement national obtient la majorité absolue, Jordan Bardella a fait connaître à plusieurs reprises ses ambitions pour Matignon. Si c'est le Nouveau Font Populaire, le suspens reste entier quant à la personnalité qui pourrait devenir premier ministre. Que ce soit le RN ou le NFP, ce serait la quatrième cohabitation sous la Ve République.
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