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INFO RTL - Cold case : 24 ans après le meurtre inexpliqué de Fulvio Petrozzi, l'ADN sur un mégot permet d'interpeller un suspect

Le pôle cold case de Nanterre a réussi à identifier, grâce à un ADN sur un mégot de cigarette, le meurtrier présumé de Fulvio Petrozzi, 60 ans, abattu en 2002 à Seyssuel, dans l'Isère, sans aucune explication, alors qu'il fermait ses volets.

Une photo montre une balance symbolisant la justice.

Crédit : Philippe HUGUEN / AFP

Thomas Prouteau

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Cela fait presque 24 ans qu'elles attendaient un début de réponse. L'épouse et la fille de Fulvio Petrozzi, un artisan âgé de 60 ans abattu sans raison d'un coup de chevrotine dans le dos, à Seyssuel en Isère, alors qu'il fermait ses volets extérieurs un soir de février 2002, ont repris espoir il y a une dizaine de jours.

Un suspect a été interpellé et placé en garde à vue par les gendarmes de la Section de recherches de Grenoble, avant d'être mis en examen le 9 décembre pour assassinat et placé en détention provisoire, d'après des informations du Progrès et de RTL confirmées par le parquet du pôle cold case de Nanterre.

À l'époque des faits, les enquêteurs avaient passé au scanner la vie de l'artisan pour tenter de comprendre le mobile du tueur, sans aucun résultat. Les gendarmes avaient notamment exploré la piste d'un accident de la route dans lequel Fulvio Petrozzi était impliqué et qui aurait pu donner lieu à une vengeance. Fausse piste. Rien non plus dans la vie professionnelle ou personnelle de la victime. Les proches n'y croyaient plus, jusqu'à l'interpellation.

Un mégot de cigarette décisif

C'est un mégot de cigarette conservé dans les scellés du dossier - une chance pour la famille alors qu'il arrive fréquemment que les scellés disparaissent ou soient mal conservés dans les cold case anciens - qui a permis d'arriver à ce résultat.

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Les magistrats du pôle spécialisé du tribunal de Nanterre, saisis du dossier depuis quelques mois, ont d'abord ordonné une nouvelle expertise ADN des mégots, qui n'avaient pas "parlé" jusque là. Les nouvelles techniques en matière de génétique ont permis d'isoler un ADN complet.  

Un individu connu pour trafic de stupéfiants

La trace a immédiatement correspondu au FNAEG, le fichier national des empreintes génétiques, avec un individu déjà connu pour trafic de stupéfiants et dont l'ADN avait été prélevé par les forces de l'ordre. Un homme âgé d'une cinquantaine d'années, résidant aujourd'hui près de Lyon.

Placé en garde à vue par les gendarmes, le suspect a nié les faits d'après nos informations. Confronté à la présence de son ADN sur un mégot situé dans la zone où les coups de fusil de chasse ont été tirés, l'homme a notamment évoqué "un mégot apporté par un oiseau".

L'avocat de la famille Petrozzi, Me Didier Seban, relate auprès de RTL le soulagement des proches : "Pour eux c'était un doute absolu, qu'est ce qui était arrivé à Fulvio, qui avait une vie classique, une petite entreprise et une famille aimante, qu'est ce qui a pu se passer devant leur maison. Selon l'avocat "le doute les taraudait tellement qu'ils ont quitté la maison et refait leur vie ailleurs, donc le fait qu'un homme puisse demain révéler ce qu'il a fait ou en tout cas ils espèrent être jugé pour ces faits, c'est une avancée impressionnante pour eux".

L'espoir de la famille Petrozzi c'est désormais que le suspect s'explique sur la présence de son ADN voire, bien sûr, qu'il avoue être le tireur comme le pense les enquêteurs et qu'il justifie son geste. Le mis en examen sera de nouveau interrogé d'ici quelques semaines, dans l'intervalle les enquêteurs vont travailler à trouver de nouveaux indices pour étayer leur dossier.    
 
L'avocat du mis en cause n'a pu être contacté à ce stade par RTL. 

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