Je me dis que nous, journalistes, nous mangeons de la politique matin, midi et soir. Cela fait 25 ans que je suis la politique. Honnêtement, plus rien ne me surprend même si là, je dois avouer que le président a fait très fort. Nous nous intéressons aux options, aux stratégies, aux rumeurs.
Mais la plupart de ceux qui nous écoutent, sont très loin de tout ça.
Ils n’ont pas forcément cette passion pour les calculs politiques, les jeux de pouvoirs. Alors attention, je ne suis pas en train de dire que les Français ne s’intéressent pas à la politique. On les entend les auditeurs d’RTL le matin. Ils en parlent au salon de coiffure, au café.
Il faut dire que le sujet s’est imposé dans leur vie et je me demande s’ils ont vraiment un appétit démesuré pour ce psychodrame politique qui sous joue sous leurs yeux. C’est pour cela que j’avais envie de remettre en perspective, de rembobiner, pour que l’on mesure ensemble le spectacle que donnent les politiques et les partis dans cette période très particulière.
On était dans un moment où les Français se préparaient pour certains à prendre tranquillement quelques jours de vacances, à regarder l’Euro de foot, le Tour de France et les Jeux olympiques. À la place de ça, ils ont eu, en 3 semaines de temps, un coup de tonnerre avec la décision du président de dissoudre l’Assemblée.
Avec des législatives qui se préparent dans la précipitation. Des négociations au couteau entre les partis de gauche. Des purges chez Les Insoumis. Un cataclysme chez LR avec l’alliance d’Eric Ciotti avec le RN. Bon, il y a quand même eu ensuite 3 / 4 jours de campagne à peu près normale.
Les électeurs ont dû se mettre à faire des procurations, puis se sont rendus aux urnes où ils ont confirmé le vote des européennes en faveur du RN. Et là nouveau pataquès entre les partis. Cette fois sous l’air du "désistement" et du "front républicain". Tu te désistes, non toi d’abord, non toi. Je te tiens, tu me tiens !
Et le Président qui avait dit Ni RN ni LFI, finit par dire qu’il y a un extrême plus dangereux que l’autre ! Et à peine cette séquence terminée, voilà qu’une nouvelle séquence surgit : quelle coalition pourrait-on faire maintenant que le RN semble s’éloigner de la majorité absolue ? (Ce qui reste à démontrer dimanche).
Avec des noms qui sortent du chapeau. Édouard Philippe pas content qui dit qu’il ne faut pas négocier dans son dos. La maire de Nantes, la socialiste Johanna Roland qui dit 'ok pour une coalition, mais à certaines conditions'. Et voilà un nouveau processus de marchandage politique. Et ce, alors que les Français n’ont pas encore tranché !
Il y a toujours eu des tractations, mais elles se font en plein jour, pendant que les Français sont en train de voter. Ce n’est pas que ça me choque, mais ça laisse un sentiment étrange, un tourbillon, un précipité de démocratie. Qui ne rend pas service à la démocratie, car tout se défait, se refait de manière bricolée, artificielle, et se défait à nouveau.
Il ne faut pas s’étonner après ça que le sentiment qui domine, selon une étude de la Fondapol réalisée tout récemment auprès de 3.000 personnes, c’est l’inquiétude. Ils l’étaient déjà. La séquence de la dissolution n’a rien arrangé !
Je ne suis pas sûre que les partis sortent grandis de ce moment. Et si on pousse plus loin, on touche sans doute là, à la fin d’un système, qui fait qu’on ne peut pas convoquer les Français aux urnes de cette manière. Et ne pas tenir compte de ce qu’ils ont dit et ce qu’ils nous disent.
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