Législatives 2024 : "triangulaire", "ballotage", "front républicain"... Le vocable de l’entre-deux-tours

Le premier tour des législatives 2024 a été marqué par la forte participation (67%), qui a provoqué pas moins de 306 triangulaires et 5 quadrangulaires. Face à ces configurations, les partis politiques s'attèlent à déterminer des stratégies et des consignes de vote. 
 
Les candidats RN sont arrivés en tête dans 294 circonscriptions sur 577. 39 d'entre eux ont été élus dès le premier tour, 158 feront face à deux autres candidats, dans le cadre d'une triangulaire et 97 prendront part à un duel lors du second tour. 

Des chiffres qui sont susceptibles de changer puisque certains candidats, qualifiés dans une triangulaire pour le second tour, ont déjà annoncé se désister en faveur du candidat arrivé en deuxième position. 

C'est le cas par exemple dans la première circonscription de la Somme où la candidate de la majorité présidentielle, Albane Branlant, qualifiée en troisième position pour le second tour, a indiqué se retirer en faveur de François Ruffin qui s'opposera donc à la candidate RN Nathalie Ribeiro Billet, arrivée en tête. 

Voici notre lexique pour tout comprendre aux stratégies du second tour des législatives. 

Triangulaire, quadrangulaire

Une triangulaire désigne une configuration où trois candidats sont qualifiés pour le second tour. Selon le Code électoral, lors des élections législatives, les candidats sont qualifiés au second tour à partir du moment où ils ont convaincu 12,5% des électeurs inscrits. Plus la participation est élevée, plus la possibilité d'atteindre ce seuil de qualification est importante.

D'après les résultats du premier tour des élections législatives de 2024, 306 circonscriptions ont vu trois candidats se qualifier au second tour, dimanche 30 juin. Sur le même principe, cette année, quatre candidats ont été qualifiés pour le second tour dans cinq circonscriptions, c'est ce qu'on appelle une quadrangulaire. 

Ballotage

On parle de ballotage lorsque deux candidats ou plus ont été qualifiés pour le second tour. Le ballotage est favorable quand le candidat en question est arrivé en tête au premier tour et bénéficie d'une avance confortable sur son opposant. Lorsque, au contraire, un candidat est qualifié au second tour, mais qu'il n'est pas en tête et qu'il ne possède pas de réserves de voix suffisantes pour renverser son adversaire, on parle alors de ballotage défavorable. 

Réserves de voix

Lors du second tour d'une élection, les candidats toujours en lice peuvent bénéficier d'une réserve de voix, il s'agit du nombre d'électeurs que les candidats en question peuvent mobiliser après la défaite de leurs autres adversaires, en formant des alliances ou en adaptant leur discours pour convaincre plus largement, y compris les abstentionnistes. Certains candidats éliminés peuvent également appeler à voter pour un autre candidat qualifié. 

Désistement et barrage

Dans le cadre d'une triangulaire ou d'une quadrangulaire, certains candidats qualifiés peuvent décider de se désister dans le but de faire barrage à un autre parti. Face à l'explosion du nombre de triangulaires lors de ces élections législatives, certains cadres de parti ont déjà donné des consignes en ce sens. Jean-Luc Mélenchon a annoncé que les candidats NFP arrivés en 3ᵉ position se désisteront dans toutes les circonscriptions où le Rassemblement National est arrivé en tête. 

Le ni-ni

Cette expression française a été popularisée sous François Mitterrand lors de son second mandat pour désigner sa politique économique : "ni nationalisation, ni privatisation". À partir de 2017, c'est l'expression "ni Macron, ni Marine" qui fait son entrée dans le jeu politique. Un slogan repris par les étudiants lors des manifestations en 2022.


Lors de ces dernières élections législatives, l'expression a, à nouveau, été utilisée, cette fois par le camp présidentiel. Édouard Philippe et d'autres ministres, comme Aurore Bergé, ont appelé à voter lors du second tour, ni pour le RN ni pour la France insoumise. Une position très critiquée par le Nouveau Front populaire. 

Front républicain

Le "front républicain" est une stratégie politique qui consiste à former une alliance de différents partis politiques républicains pour contrer une percée ou une possible victoire de partis jugés extrémistes, en particulier l'extrême-droite et en France, le Rassemblement National. Cette stratégie repose sur l'idée que tous les partis républicains doivent faire front lorsque la victoire de l'extrême droite menace la démocratie ou la république. Le front républicain se concrétise surtout sous la forme de désistement ou encore d'appel aux électeurs.  

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