Ce jeudi 12 novembre au matin, Emmanuel Macron va réunir un nouveau Conseil de défense. Une façon de décider, critiquée par une partie de l’opposition. Le chef de l'État abuse-t-il des conseils de défense ? Sur cette année 2020, il y aura eu à ce rythme presque un Conseil de défense par semaine.
Une réunion de crise mise à toutes les sauces : Conseil de défense contre le terrorisme, Conseil de défense sanitaire, Conseil de défense écologique… L’extension du domaine des Conseils de défense semble sans limite. Emmanuel Macron y fait ce qu’il lui plaît. Il convie les ministres qu’il veut et qui il veut d’autre d'ailleurs : militaires, spécialistes... Le chef de l'État parle aussi des sujets qu’il veut.
Seules les décisions les plus lourdes sont ensuite avalisées par un Conseil des ministres devenu, au mieux, une caisse enregistreuse. Le Conseil de défense, c’est tout à la fois pour le pouvoir, le spectacle et la discrétion. Spectacle et discrétion, c'est antimonique, mais c’est le cas. Avec le Conseil de défense, ce n’est pas le gouvernement qui gouverne, c’est le Président qui décide, c’est l’image du Président en action Emmanuel Macron.
C'est surtout quand il se déroulait dans le bunker de l’Élysée, ce qui n’est plus le cas car c’est trop petit et trop mal ventilé avec la Covid-19. Dans ce conciliabule, il n’y a pas de palabre, pas de contradiction. Nous sommes loin des débats et des batailles du Parlement. C’est une image de l’action qui est ainsi entretenue et scénarisée.
Le Conseil de défense est aussi un gage de confidentialité car tout ce qui s’y dit est classé secret-défense, ce qui peut alimenter quelques fantasmes. Comme l’a rappelé le journal L'Opinion, briser la confidentialité fait encourir jusqu’à sept ans de prison. Les juges, même si ce n’est qu’une formalité, sont obligés de demander la levée du secret-défense pour en connaître le contenu.
Il est bien étrange quand même d’entourer du sceau du secret une réunion où il est question de la santé des Français. Le manque de transparence, au début de l’épidémie en particulier, a fait plus de mal aux gouvernants que les fuites intempestives. Fondamentalement, est-ce que ça permet à l’État d’être plus efficace face à la crise sanitaire ? C’est ce que défendent ceux qui y participent.
C’est une réunion simple, rapide et efficace. C’est aussi l’ultime stade de l’hyper-présidentialisation : un seul homme y décide de tout. Dans les périodes de peur, comme celle que nous vivons, c’est ce qu’attend une bonne part des Français. Nous ne venons pas de commémorer le général de Gaulle pour rien.
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