Il y a 50 ans, le 9 novembre 1970, le Général de Gaulle s'effondrait sur sa table de bridge, victime d’une rupture d’anévrisme, à l'aube de ses 80 ans. Aujourd'hui, on a l’impression que tout le monde se réclame du gaullisme, mais plus personne ne sait ce que c'est. Pour le définir, il faut faire un rappel sur cet homme qui meurt un an après avoir quitté le pouvoir.
Il est parti sur un référendum perdu, un référendum pour proposer au peuple français la réforme du Sénat, la participation dans les entreprises et la régionalisation. Ce qui signifie que le général de Gaulle, l'auteur de la Constitution de 1958, que l’on a pu qualifier de monarchie républicaine, avait conscience qu'après la période de reconstruction, où un pouvoir fort et efficace s’imposait, il fallait pencher davantage dans le sens de la démocratie, de l'inclusion des citoyens et de la décentralisation.
Cela montre à quel point de Gaulle était plus moderne que beaucoup de ceux qui l’ont suivi et qui n’ont fait qu’accentuer la concentration du pouvoir et le caractère autoritaire de la Ve République.
Et pas seulement ses successeurs. Il y a cette gauche mitterrandienne qui hurlait contre le coup d'État permanent, mais qui en a bien profité. Jusqu'à Jean-Luc Mélenchon qui récuse, certes, la Ve République, mais se réclame du discours sur l'indépendance nationale. Marine le Pen, et là, ça vire au gag, puisqu’une partie du Rassemblement National essaie de jouer les héritiers du gaullisme alors que tous les militants originels vomissent l'anti-pétainisme et le décolonisateur.
Le mieux, c'est le parti Les Républicains qui se prétend "parti gaulliste" alors que, sous différents noms, il a tout accepté : l'atlantisme, la financiarisation, la dissolution dans des instances internationales, la perte d’influence, la désindustrialisation, etc. Tout ce que de Gaulle a combattu toute sa vie.
Reste Emmanuel Macron, qui a fait campagne sur tout ça, la mondialisation, la dérégulation, l’arrimage aux États-Unis, et qui désormais, tente de réveiller les mannes du Général et nous parle de souveraineté, d’indépendance de la France.
Il essaie de se raccrocher au gaullisme. Parce que, si on doit donner une définition du gaullisme, c’est celle-là : l’attachement à l’indépendance nationale pour perpétuer la France. C’est l'idée, inscrite dans la Constitution de 1958, que la démocratie se confond avec la souveraineté.
La souveraineté nationale d'abord, parce qu'un peuple envahi ou une nation entravée ne sont pas maîtres de leur destin et parce qu’un pays qui n'a plus les moyens d'être indépendant par son armée, son industrie, son agriculture, n’existe plus. Et la souveraineté du peuple, que de Gaulle a toujours respectée en démissionnant chaque fois qu'il pensait ne plus être suivi.
La Constitution de la Ve République, qui donne autant de pouvoir au président, était faite pour des hommes qui vérifient leur légitimité et qui s’en vont s’ils se sentent désavoués. Bref, des hommes qui croient qu'ils tiennent leur pouvoir du peuple et qui sont là pour servir la nation. Vous en connaissez beaucoup ?
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