Édouard Philippe jouait gros, mardi 4 décembre. Les annonces du Premier ministre visaient à "apaiser" la colère des "gilets Jaunes", mais les premières réactions sont pour le moins mitigées. Peut-on dire, comme certains n’hésitent pas à le faire, qu'Édouard Philippe ne sera plus à Matignon très longtemps ?
Si l’on peut douter - c’est peu de le dire - de l’effet positif que produiront ces annonces sur le mouvement d’insurrection qui traverse le pays, elles auront au moins eu le mérite d’offrir une petite bouffée d’oxygène - j’ai bien dit petite - au Premier ministre sur un plan purement politique et même parlementaire. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard s’il est d’abord allé en annoncer le principe devant les députés de la majorité avant de les détailler pour les Français dans une allocution tournée à Matignon...
Édouard Philippe voyait depuis quelques jours l’étau se resserrer au sein de la majorité où, à mesure que ses sondages se sont affaissés, on l’a accusé de nombreux maux, à commencer par sa "raideur juppéiste". "Il a offert une respiration, un moment de dépressurisation", se félicitait timidement mardi 4 décembre l’un de ceux qui, la veille au soir, ne donnait pourtant pas cher de la peau du locataire de Matignon.
"Ce n’est plus une question de jours", m’a répondu le même, soulignant en creux que ça l’était encore quelques heures plus tôt. Même écho chez un proche du Président, en réponse à la même question : "Non, on a eu le sentiment qu’il était un bouclier. C’est d’ailleurs son rôle pour protéger le président". Dans l’esprit de ces proches du pouvoir, l’avenir d’Édouard Philippe se jouerait plutôt dans quelques mois désormais - avant les élections européennes de 2019, par exemple, si et seulement si la crise des "gilets jaunes" ne dégénère pas plus encore.
Or, "le vrai sujet, ce sera samedi", admettent-ils tout de même. La nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes" sera bien sûr un test crucial pour l’exécutif dans son ensemble, mais c’est Édouard Philippe qui pourrait bel et bien payer le prix d’un nouveau fiasco. D’où peut-être cet aveu, jeudi dernier, devant des élus qu’il recevait à Matignon, et qui m’a été rapporté par l’un d’entre eux : "Partager ce que j’ai sur les épaules, ça me fait un peu du bien", aurait-il confié. "Il avait l’air de se sentir pris dans la nasse", m’a raconté un participant.
La droite sénatoriale se félicitait en début de semaine d’être celle, qui - avant, bien sûr, l’annonce d’un moratoire sur la taxe carbone par le Premier ministre - avait supprimé la hausse de la taxe prévue pour janvier du projet de loi de finances (autrement dit du Budget) de 2019 - en fait, une petite manœuvre destinée à gêner la majorité puisque, comme vous le savez, l’Assemblée nationale a toujours le dernier mot, et que c’est elle qui adoptera le texte en dernière lecture dans les quinze jours qui viennent.
Or, certains députés se sont peut-être sentis soulagés mardi 4 décembre à l’idée de ne pas avoir à re-voter la hausse de la taxe carbone, en pleine crise des "gilets jaunes"… Mais techniquement, ils devront bel et bien en réintroduire le principe des hausses de taxes sur les carburants via un ou plusieurs amendements au Budget, si l’exécutif souhaite en effet qu’elles puissent, le cas échéant, être appliquées en juillet ou même un plus tard dans l’année.
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