Emmanuel Macron prend la parole ce mardi 16 janvier à 20h lors d'une conférence de presse organisée à l'Élysée. On attend cependant toujours le discours de politique générale de son premier ministre Gabriel Attal. Alors qu'en théorie, le scénario classique c'est de laisser le Premier ministre que l’on vient de nommer faire son "discours de politique générale" devant les parlementaires. Éventuellement solliciter la confiance. C'est une étape institutionnelle importante, ça installe le chef de la majorité qui vient alors présenter la feuille de route du gouvernement et le calendrier législatif. Qu’Emmanuel Macron prenne la parole la semaine précédant le discours du premier ministre, ça veut clairement dire qu’il prend la main, il rappelle que c’est lui le patron !
Il avait fait la même chose à Édouard Philippe - c’était même pire - il s’était exprimé en Congrès à Versailles, la veille du discours d'Édouard Philippe. Autant vous dire que l’expression du Président avait complètement écrasé celle du Premier ministre.
On ne peut pas dire qu'on n'a pas entendu Gabriel Attal pour autant. Il se démultiplie. Il n’y a pas un jour sans un déplacement. Il va au contact, mais c’est beaucoup de communication. Certes, il donne des indications sur ce qu’il compte faire, mais on n’a pas une vision large. Dans son cas, celui d’un tout jeune premier ministre, on a besoin d’avoir la cohérence de son action. C’est le rôle du discours de politique générale. Or, l’impression que l’on a, c’est de mettre un peu la charrue avant les bœufs : dans le fonctionnement classique, le premier ministre forme son gouvernement, l’annonce (en entier), va présenter son plan au parlement, et ensuite, il décline son action. Là, il y a l’action, ça bouge, mais par thématiques. Sans compter qu’à force d’être partout, ça peut donner le tournis, comme le dit Fabien Roussel. Et ça peut créer de la saturation, avec le risque que les Français se lassent, et ne l’écoutent plus. Et c’est d’autant plus risqué que la semaine qui vient de passer a surtout été marquée par les polémiques.
Mais est-ce que ce n'est finalement pas une répartition des rôles : au Premier ministre le terrain, au Président la vision, le cap ? Il faut que ça marche comme un double au tennis : avec un Premier ministre à la volée (pour l’instant essentiellement sur les polémiques) et un président en fond de court, qui distribue le jeu et fixe la stratégie.
C’est d’ailleurs un peu la répartition des rôles qu’avait définie François Hollande avec Manuel Valls. C’est l’ancien Premier ministre qui raconte que François Hollande lui avait demandé d’être un "Chef d’État-major". Il voulait quelqu’un qui soit à la fois à l’offensive et efficace. Un Premier ministre ne peut pas seulement être un porte-parole. Sauf qu’Emmanuel Macron laisse le sentiment de vouloir tout faire, pour ne pas dire qu’il fait tout, ce qui en double peut poser problème.
Quelle marge de manœuvre pour son Premier ministre ? On le verra sans doute ce soir, lors de l’exercice de la conférence de presse sur le sujet qui a occupé la première semaine du gouvernement : l’affaire Oudéa-Castéra. On sait que le premier ministre est furieux, il sera intéressant de savoir quels mots il emploie pour soutenir ou désavouer sa ministre de l'Éducation.
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