L’arrivée de Rachida Dati comme ministre de la Culture fait grand bruit mais ça va au-delà du coup de com'. On ne va pas s’ennuyer avec elle, elle est cash, grande gueule, très expérimentée, drôle, ingérable… Débaucher Rachida Dati, c’est une magnifique diversion, c’est un chiffon rouge agité par l’Élysée, ça va amuser la presse et ça va faire enrager la culture pendant un petit moment. Mais au-delà de ça, Rachida Dati incarne aussi tous les grands enseignements qu’on peut tirer de ce remaniement.
Le premier, c'est le virage à droite. Franchement, Nicolas Sarkozy aurait très bien pu le nommer ce gouvernement. Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Bruno Le Maire, anciens des Républicains, Catherine Vautrin, ancienne porte-parole justement de Nicolas Sarkozy et donc Rachida Dati, qui était sa Garde des Sceaux et qui l’a appelé jeudi pour lui demander conseil avant de dire oui à Emmanuel Macron. Et il y a même un autre ancien conseiller du président Sarkozy qui se retrouve directeur du cabinet de Gabriel Attal.
Emmanuel Macron fait bien ce qu’il veut, nomme qui il veut (Gabriel Attal n’a pas choisi grand monde dans cette liste), mais on sait que l’électorat du président Macron et sa politique se sont clairement droitisés depuis 2017, et là c’est enfin assumé franchement dans le choix de ce gouvernement. Quant à l’aile gauche de la macronie, ceux qui avaient osé râler au moment de la loi immigration, Clément Beaune ou Rima Abdul Malak qui s’était attaquée à Gérard Depardieu, c’est fini…
Rachida Dati, c’est aussi une femme, et elles ne sont pas en première ligne dans ce gouvernement. Emmanuel Macron a toujours autant de mal à équilibrer ses castings, là, en plus, il choisit de se débarrasser d’Elisabeth Borne et de Catherine Colonna au Quai d’Orsay. Donc vous avez l’Élysée, Matignon, la sécurité, la justice, les armées, les finances, et la diplomatie qui sont tenus par des hommes. Aux femmes, la santé, l’éducation et la culture, bien sûr c’est important, mais ça n’a pas le même poids et ce ne sont pas des ministères régaliens, ce ne sont pas les fonctions essentielles assurées par un État.
Rachida Dati, enfin, est nommée ministre malgré sa mise en examen pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros de Renault pour des coups de pouce et du lobby auprès des institutions européennes. On saura dans quelques semaines si elle est renvoyée au tribunal pour ça. Là encore, rien n’empêche de la nommer, et elle est "présumée innocente", mais ça nous livre un dernier élément de décryptage post-remaniement. En 2017, Emmanuel Macron pensait qu’un ministre devait démissionner en cas de mise en examen, 7 ans plus tard, il pense donc que des mis en examen peuvent sans hésitation être nommés ministres.
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