Ce mardi 12 mars, dans l'après-midi, aura lieu le très attendu débat sur l'Ukraine à l'Assemblée nationale. Et il est temps. Sur ce point, je suis d'accord avec Manuel Bompard, le patron des Insoumis, qui se plaignait dimanche sur RTL que l'Assemblée ne soit consultée qu'après la décision présidentielle de conclure un accord avec l'Ukraine.
Que Manuel Bompard ne se rosisse pas trop vite de plaisir, le compliment s'arrête là : sa demande de garanties de sécurité pour la Russie aussi est stupéfiante : à ma connaissance, ce n'est pas l'Ukraine qui a envahi la Russie... Enfin passons. Mais sur le principe, il a raison : sauf erreur de ma part, ce n'est que le quatrième débat sur l'Ukraine à l'Assemblée depuis l'invasion russe. Bien sûr, il y a aussi les questions au gouvernement et les travaux en commission, mais cela fait bien peu. Dans cette guerre, en France, la grande muette, c'est l'Assemblée nationale. Et c'est un problème.
L'histoire s'accélère, et si l'on débat tous les jours du sujet dans les médias, la représentation nationale semble tenue à l'écart. Le rôle de l'Otan, la situation en Asie-Pacifique, que faire si Trump revient à la Maison Blanche... Les grandes questions géopolitiques y sont peu traitées.
En effet, sous la Ve République, le président a des prérogatives étendues en matière diplomatique et militaire, ce qui n'est pas forcément un mal. Mais le fameux "domaine réservé" relève en grande partie, depuis De Gaulle, de la pratique, d'une sorte de tradition autoproclamée. Et Macron a plutôt exacerbé ce présidentialisme, qui est une particularité française en Europe. Et même par rapport aux États-Unis où, sur ces sujets, le contrôle a posteriori par le Congrès est très contraignant.
Sur ce débat très attendu, il faut attendre beaucoup de contorsions de la part du RN et de LFI, qui ont des indulgences envers Poutine à se faire pardonner. Et peut-être d'autres exercices de souplesse dans la majorité, pour expliquer les récents changements de pied du président.
Vous connaissez cette saillie géniale de Georges Clemenceau : "On ne ment jamais autant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse." Il se trouve que nous sommes avant les élections européennes, pendant la guerre en Ukraine et que - ironie du calendrier - la saison de la chasse vient tout juste de se terminer.
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