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Sciences Po Lille
Crédit : Sameer Al-DOUMY / AFP
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Un sénateur LR en croisade contre Sciences Po. Dans un message publié mercredi sur le réseau social X, cet élu de droite menace de ne plus embaucher aucun diplômé de l'établissement qu'il accuse d'effondrement intellectuel et moral.
Il s'agit de Roger Karoutchi, 73 ans, vice-président du Sénat et surtout, ça a son importance, ancien étudiant de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, plus communément appelé Sciences Po Aix en 1974. Voilà ce qu'il écrit : "Franchement, si les Sciences Po de Paris et de Provence continuent leur dérive sans réagir, nous ne prendrons plus de collaborateurs issus de ces formations. Un tel effondrement tue ces écoles, autrefois considérées comme des références".
Ce constat assez fort évoque un abaissement supposé du niveau des étudiants, provoqué selon lui par des effets de mode, le wokisme, le militantisme qui influencerait le contenu des cours et donc la qualité des diplômés. "On a confondu l'ouverture avec l'absence d'excellence", explique Roger Karoutchi à RTL.
Rien ne prouve pourtant que le niveau a baissé. Sciences Po figure toujours parmi les 5 meilleures universités du monde en sciences politiques, première université au niveau européen. Et tous les enseignants avec qui nous avons pu échanger sont formels : la baisse du niveau, c'est une idée toute faite, un fantasme, une projection politicienne.
Même si tout le monde reconnaît des excès, des dérapages, notamment autour des manifestations pro-palestiniennes depuis quelques mois. D'ailleurs, le nouveau directeur Luis Vassy a décidé d'exclure certains étudiants, mais tout cela reste très minoritaire. Une cinquantaine d'étudiants seulement selon un décompte interne, bruyant certes, mais très minoritaire.
Un politique qui s'en prend à une université, forcément, ça rappelle un certain Donald Trump. Lui, il n'est pas contre Sciences Po, mais contre Harvard, accusé d'antisémitisme. Là encore, suite à des manifestations pro-Gaza, il a décidé de leur retirer 2 milliards d'euros de subventions étalées sur quelques années. L'université a saisi le tribunal. On n'en est pas encore là chez nous, mais quoi qu'il en soit, quand les politiques veulent jouer les censeurs, ce n'est jamais très bon pour la démocratie. Ça vaut pour les États-Unis, mais aussi pour la France.
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