Mort du pape François : Thomas Despré se souvient d'un "pape de caractère" lors de sa visite en Corse

Notre journaliste Thomas Despré avait suivi le pape François lors de sa visite en Corse en décembre dernier. Il se souvient d'un pape au caractère bien trempé et proche de ceux qui étaient venus le saluer en nombre ce jour-là.

Le pape François dans les rues d'Ajaccio, le 15 décembre 2024

Crédit : Ludovic MARIN / AFP

MORT DU PAPE - François, un pape au caractère bien trempé

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Depuis l'annonce de sa mort le 21 avril dernier, il a beaucoup été questions des combats portés par le pape François, entre autres l'écologie, les migrants, la place des femmes. On dit par ailleurs que c'était un homme rieur, très attentionné, mais ce pape François était aussi un homme de caractère.

Il y a quelques mois, en décembre dernier, le Pape s'était rendu en Corse lors d'une journée historique avec beaucoup de chaleur dans les rues, dans les cœurs, une effervescence assez indescriptible... Jusqu'au moment où le pape François s'est adressé aux prêtres, aux évêques qui étaient présents à l'intérieur de la cathédrale d'Ajaccio pour l'accueillir : à ce moment-là, il leur a tout simplement passé un savon.

En s'adressant à eux, il s'adressait en fait à toute l'Église, il avait eu des mots très durs contre la mondanité de cette Église. Le pape François se moquait même un peu de ceux qui se plaignaient sans cesse parce qu'un tel a été nommé évêque et pas eux. "Cessez les lamentations, arrêter d'être des prêtres 'moi je, moi je', d'être présomptueux, d'être arrogants". Ce ne sont pas forcément des mots qu'on imagine dans la bouche d'un souverain pontife.

Un pape de caractère dont certains ont même dit qu'il était autoritaire, voire colérique, ça faisait aussi partie du personnage. Dans cette visite à Ajaccio, on se souvient des interactions qu'il avait avec ses proches, avec ses gardes du corps. On voyait bien dans son regard noir que tout devait être parfait, que rien ne devait entraver sa rencontre avec les Corses qui étaient venus là par centaines faisant signe au chauffeur de sa papamobile de s'arrêter ici, pressant ceux qui étaient à ses côtés de lui fournir les chapelets, les bonbons qu'il distribuait aux enfants...Toujours avec le sourire, presque un air rigolard, mais avec une certaine fermeté quand même.

Ce qui en revanche avait vraiment eu l'air de le toucher profondément, c'est tout l'accueil que lui avaient réservé les Corses au parc du Casone, là où avait lieu la messe géante. Il était déjà malade, déjà en fauteuil roulant, mais il s'était levé, il avait dit : 'je me suis senti ici comme à la maison' et ça effacerait presque quelques regards grognons.

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