Les syndicats et les oppositions se préparent au combat contre la réforme des retraites, mais attention pour le président, le danger vient aussi de son propre camp. Juste là, au-dessus des épaules d’Emmanuel Macron, vous les voyez les deux petits diablotins : Édouard Philippe au-dessus de l’épaule droite et François Bayrou au-dessus de l’épaule gauche.
La réforme a été dévoilée il y a moins de 3 jours, pour la défendre, des bataillons de députés vont être envoyés sur les marchés comme de la chair à canon, vous avez Élisabeth Borne en mode répondeur automatique qui répète que c'est "une réforme de justice et de progrès". Et puis patatras, voilà François Bayrou, qui estime que la réforme "est améliorable".
Derrière, c’est Édouard Philippe qui passe la deuxième couche : "Mieux vaut la faire vite que lentement". Puis il ajoute : "Il y a mille choses beaucoup plus importantes à faire", sous-entendu "et qui ne sont pas faites par le président actuel". Édouard Philippe termine la leçon en parlant des dépenses publiques : "J’ai regardé la liste des chèques, c’est effrayant. Il va falloir arrêter d’en faire". Alors on connaissait son "loyal mais libre", ses amis parlent maintenant d’un "soutien vigilant".
À ce stade, Emmanuel Macron a des réponses sur le niveau de loyauté et d’ambitions de son ancien Premier ministre. L'un des députés fidèles au chef de l’État nous a confié qu'entre "les gilets jaunes et les 80 km/h, Philippe est bien mal placé pour nous donner des leçons de paix sociale". Un autre a ajouté : "Philippe, c’est un disque rayé qui ne propose jamais rien". Le président, lui, a beau bouillir intérieurement, il a décidé de le cacher au maximum, pour l’instant, il vaut mieux laisser le maire du Havre boxer dans le vide.
Pour François Bayrou, le dossier est moins conflictuel. Le Béarnais a tendance à être un peu têtu, mais les proches d’Emmanuel Macron parient qu’il retrouvera sa bonhommie après quelques concessions obtenues à l’Assemblée sur le projet de loi. C’est quand même un problème d’avoir une majorité qui se lézarde comme ça, c’est pour ça qu’Emmanuel Macron se charge lui-même de mettre un peu de mastic dans les fissures. Jeudi, il a reçu des députés à l’Élysée pour leur demander d’aller défendre sa réforme avec "humilité et sérénité". Dans la pièce, il y avait des élus MoDem et Horizons, donc émissaires de François Bayrou et Édouard Philippe, mais devant le grand chef, personne n’a moufté.
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