ÉDITO - Présidentielle 2027 : pour Bruno Retailleau, "la perspective n’est plus absurde", selon Gernelle

Bruno Retailleau, c’est la surprise politique de ces derniers mois. Au point que la perspective de l’élection présidentielle n’est, en tout cas, plus absurde pour lui. Et comme première étape, peut-être, la présidence des Républicains, qui sera en jeu dans quelques mois.

Or, il a, semble-t-il, ses chances, selon un sondage commandé à Opinionway par Force Républicaine, le micro parti de François Fillon, dont il est proche. Dans ce sondage, révélé par Le Point, mercredi 5 février, Bruno Retailleau apparaît comme la personnalité préférée pour présider LR devant Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, qui est pour l’instant seul candidat quasi déclaré.

Mais aurait-il ses chances dans une présidentielle ? Car les pronostics en politique, c’est périlleux. Bruno Retailleau a des atouts et des handicaps. Son premier avantage, c’est d’être marqué à droite, ce qui le met dans une position favorable pour contrer Marine Le Pen.

Et son handicap ?

Mais Bruno Retailleau est souvent vu comme trop conservateur sur les questions de société. Et de toute évidence, ça n’aide pas pour rassembler au centre, et dans un deuxième tour, à gauche. Mais sa force en la matière est peut-être d’assumer le fait que certaines de ses convictions sont minoritaires, ce qui est une manière de dire qu’il n’a pas l’intention de les imposer aux autres. Une position paradoxale, peut-être, mais c’est un style à part, Bruno Retailleau. Quasi monastique.

L’incarnation compte dans la politique française. Et l’alternance se joue aussi sur ce plan. Or, là, il y a un effet de contraste avec Emmanuel Macron, et son style un peu flamboyant.

Bruno Retailleau joue sur une forme de modestie, assortie d’une sobriété, qui n’est d’ailleurs pas qu’une posture. Quand son prédécesseur Gérald Darmanin lui a fait visiter l’appartement privé de la place Beauvau, il l’a trouvé beaucoup trop grand. Il a choisi de s’installer dans un petit appartement à côté. Alors bien sûr, sobriété ne veut pas dire manque d’ambition.

D’un autre côté, les présidentiables, cela tourne, et il le sait, Bruno Retailleau. Il a un illustre prédécesseur, au ministère de l'Intérieur, Georges Clemenceau, qui était comme lui, Vendéen. Et Clemenceau a eu cette formule, "La vie m’a appris qu’il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la République et la prostate".