Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen en ont rêvé et Donald Trump l'a fait. Le protectionnisme figure en très bonne place dans leur programme et ce, depuis très longtemps. "Protectionnisme intelligent", disait Marine Le Pen dès 2017. "Protectionnisme solidaire", disait Jean-Luc Mélenchon en 2017 aussi. Alors aujourd'hui, ce dernier parle plutôt de protectionnisme écologique. Mais qu'importe, les mots changent. À chaque fois, il s'agit, au fond, comme Donald Trump, de droits de douane.
La méthode Trump est plus spectaculaire, mais le raisonnement est à peu près le même. Alors attention, je ne parle pas ici de la défense normale et légitime de nos intérêts : veiller à la réciprocité, ne pas être naïf. Ça c'est normal, c'est nécessaire. Je parle de cette logique pavlovienne selon laquelle le mal économique vient de l'étranger. C'est une logique qui vient de loin.
Au début du XVIIe siècle, l'économiste français Antoine de Montchrestien disait "que les marchands étrangers sont des sangsues qui s'attachent à ce grand corps de la France, tirent son meilleur sang et s'en gorgent". C'est cette logique qui revient à intervalles réguliers et a plutôt tendance à gagner du terrain dans la classe politique française.
Emmanuel Macron est un peu moins partisan du libre-échange qu'avant. En 2017, il était le seul candidat au premier tour de l'élection présidentielle à soutenir le CETA, ce traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada qui faisait polémique. Désormais, toute la classe politique, lui compris, s'oppose au traité avec le Mercosur. On voit l'esprit du libre-échange qui régresse et celui du protectionnisme qui progresse.
Aux États-Unis aussi, d'ailleurs, l'administration Biden a pratiqué le protectionnisme, même si c'était beaucoup plus fin, à coups de subventions ciblées, par exemple. Mais désormais, on voit aux États-Unis, comme en Europe et en France en particulier, le retour d'un protectionnisme plus grossier, plus populiste et qui se fiche de ses propres contradictions. Le pouvoir d'achat notamment. Quand on impose des droits de douane, ça fait toujours augmenter les prix à la consommation. Donald Trump a nié cette réalité qui est pourtant évidente. À la fin c'est le consommateur qui paye.
De même, en France, le RN et LFI parlent beaucoup de pouvoir d'achat, mais ils n'ont jamais vraiment expliqué à leurs électeurs que les droits de douane finiraient forcément par les toucher au portefeuille. Donc on peut s'étonner des positions trumpiennes, mais on a les mêmes à la maison.
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