Plus d'une semaine après sa mort, une cérémonie religieuse en hommage à Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, est organisée à 11h, ce jeudi 16 janvier, à Paris. Coutumier des sorties racistes et xénophobes, l'homme politique possédait une particularité physique connue de tous : il avait un œil en moins, le gauche. Et ça tombait bien, car la gauche, ça n'a jamais été une passion.
Jean-Marie Le Pen a longtemps affirmé qu'il avait perdu l'usage de son œil lors d'une bagarre, ajoutant parfois qu'il défendait "un ami Arabe". Une version contredite par Alain Jamet, son compagnon de route. Selon lui, il l'aurait perdu lors d'un débat et à cause d'un service d'ordre rugueux qui les avaient projetés à terre. En se relevant, il avait alors découvert un œil exorbité. Ayant reçu un coup de pied dans le visage, son œil pendait sur sa pommette. Il se l'était alors remis lui-même dans l'orbite, avant de filer dans une pharmacie pour se faire soigner et de revenir sur le devant de la scène en mode "même pas mal". Mais cette histoire a été totalement inventée.
La réalité est bien moins héroïque. Et c'est l'intéressé lui-même qui a fini par l'avouer, en 2018, dans ses mémoires.
Retour en 1965. Jean-Marie Le Pen est directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour, candidat d'extrême-droite à la présidentielle. Il s'occupait alors de tout. Et ce jour-là, à Hyères (Var), c'est lui qui monte le chapiteau pour un meeting. En maniant un maillet pour enfoncer une sardine dans le sol, comme au camping, il se met accidentellement un coup dans l'œil.
Diagnostic : décollement de la rétine et hémorragie dans le vitré. Malgré une opération, il perd son œil. Pour le protéger, car il reste douloureux et sensible à la lumière, il décide de porter un bandeau, lui donnant un côté pirate de la politique, qui lui plaisait. Il finit par abandonner ce bandeau au profit d'un œil de verre, plus discret. C'est une première étape dans la dédiabolisation du Front national.
Mais les ennuis liés à cet accident ne sont pas terminés pour Jean-Marie Le Pen. Car son œil de verre lui a valu une mésaventure au moment de son divorce avec Pierrette, la mère de Marine.
C'est le journaliste du Parisien, Olivier Baumont, qui le raconte dans un livre. On est en 1986 et les deux ex-époux se font la guerre en public. On se souvient, notamment, de Pierrette Le Pen poser nue dans Playboy. Et pour enquiquiner davantage le père de ses enfants, elle va emporter, avec elle, son œil de verre de secours.
Quand Jean-Marie Le Pen est élu à l'Assemblée, il commence à stresser. Car si son œil de verre habituel se décroche en pleine séance, il lui faut absolument celui de secours. Dans son malheur, le politique a malgré tout de la chance : son ancienne épouse a oublié quelque chose en quittant le domicile conjugal : l'urne funéraire avec les cendres de sa mère. "Tu me rends mon œil, je te rends ta mère", la menace-t-il. Le deal est accepté et l'échange se fait ensuite par avocats interposés.
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