Il y a dix ans, c'était à propos des chiffres du chômage qu'avait lieu la rituelle empoignade arithmético-politique. Ça monte, ça baisse, c'est grâce à moi, c'est de votre faute. On connaît la chanson. Le chômage a beaucoup baissé ces dernières années, on en parle moins, même s'il remonte un petit peu aujourd'hui. D'un point de vue politique, les chiffres de l'immigration c'est désormais l'enjeu qui monte, et notamment dans la perspective de la présidentielle.
Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, et Gérald Darmanin, son prédécesseur et désormais ministre de la Justice, vantent le nombre d'expulsions : 21.600, en hausse de 26% quand même. De leur côté, Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Ciotti, eux, soulignent le nombre de premiers titres de ces jours : 336.700, en hausse de 1,8%. Un record, font-ils remarquer en chœur.
Certains observateurs font remarquer que cette augmentation est moindre que celle de l'an dernier, que ça ralentit un petit peu. Mais évidemment, au RN et chez ses alliés, on voit le record. Ça chauffe, on plante des jalons, et ce n'est pas pour rien.
La grande question qui est dans toutes les conversations politiques, c'est qui peut battre Marine Le Pen en 2027, ou bien qui peut battre Jordan Bardella d'ailleurs, si jamais Marine Le Pen est empêchée par ses ennuis judiciaires ? Or, le cheval de bataille numéro 1 du RN, c'est l'immigration. Le duo Bruno Retailleau-Gérald Darmanin est pour lui une menace, car il perturbe son monopole, ou tout au moins sa position dominante sur le sujet.
L'enjeu pour le RN, c'est de démontrer qu'il ne se passe rien. L'enjeu pour la droite, c'est de montrer qu'elle est capable d'agir. D'autant plus qu'il n'est pas totalement impossible que les deux acteurs principaux, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, puissent être eux-mêmes candidats en 2027.
Quant à la gauche, elle commente assez peu ces chiffres de l'immigration. Elle a en bonne partie déserté ce champ-là. À part pour dénoncer, on s'en souvient, les propos récents de François Bayrou sur le "sentiment de submersion". On l'entend peu. C'est probablement un tort. Mieux vaut avoir une voix discordante que de paraître ignorer un sujet qui ne va pas disparaître du tout.
En politique, on répète souvent cet adage de James Carville, un ancien conseiller de Bill Clinton, "It's the economy, stupid" ("le sujet, c'est l'économie imbécile"). C'est probablement encore vrai, mais un petit peu moins qu'avant.
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