ÉDITO - Nouveau Premier ministre : "Que Macron retourne à Brégançon pour se ressourcer", lance Étienne Gernelle

S’il partait se ressourcer à Brégançon, Emmanuel Macron rendrait, par son absence, un grand service au pays. On a le sentiment qu’il nuit au processus de désignation d’un nouveau gouvernement. D’abord la réalité, c’est qu’il agace beaucoup de monde, y compris dans son camp. Il est, comme on dit, un irritant. Ensuite et surtout, sa prétention à jouer encore le "maître des horloges", alors qu’à l’évidence il n’est plus maître de la situation, est néfaste. Cela favorise les postures infantiles de la part des partis, de droite comme de gauche d’ailleurs. 

Il s'agit des postures qui consistent à dire "je ne viens que si on applique mon programme ou à mes conditions". Ce qui est ridicule ! Aucun bloc ne dispose de majorité, et donc personne ne pourra mettre en œuvre pleinement sa politique. Le seul moyen est de trouver une coalition très large, qui exclut néanmoins les deux partis les plus radioactifs, c’est à dire le RN et LFI.

Cela implique, de la part des autres partis, de faire des compromis. Et des compromis douloureux car ils devront soutenir un gouvernement dont l’orientation leur déplaira forcément en bonne partie. Et pourquoi feraient-ils cela ? Pour l’intérêt général. Pas pour Macron. Si c’est Macron qui le demande, évidemment la réponse sera souvent non, car personne ne veut apparaître comme son supplétif. En revanche, si c’est pour le pays, il est plus difficile de refuser.

Joindre l'utile à l'agréable

C'est pour cela que Macron doit repartir à Brégançon. Alors il pourrait aussi, et ce serait une bonne idée, assister aux Jeux paralympiques, mais à Paris, la tentation de s’en mêler est peut être trop grande... Il faut en tout cas qu’il se mette en retrait. Un peu à la manière de ce qui se passe en Allemagne ou en Italie, où le Président se trouve souvent dans une posture qui consiste à sommer les partis de se débrouiller entre eux.

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Notez une chose : en juillet, Macron n’a pu se mêler de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale. La décantation, s’est faite sans lui. Et une solution s’est pourtant dégagée, avec la victoire de Yaël Braun-Pivet, à peu près au centre de gravité des forces politiques. Donc Brégançon, pourquoi pas. Et puis un petit supplément de vacances, tout le monde ne dirait pas non. Quand on peut joindre l’utile à l’agréable...

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