La grande marche contre l'antisémitisme, à l'appel de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet et du président du Sénat, Gérard Larcher, vire à la bataille politique. Cela devait être un appel au sursaut, à la concorde nationale alors que plus de 1.000 actes antisémites ont été recensés.
Le message est complètement brouillé, parce que plus rien n’échappe à la politique politicienne. Même sur un thème aussi rassembleur, il faut que la politicaillerie rattrape tout. C’est une manifestation qui partait d’une bonne intention, à tel point qu’avant même que la présidente de l’Assemblée et le président du Sénat fassent cette proposition - deux jours avant - c’est Olivier Faure le patron du PS qui avait appelé à un rassemblement de "toutes les forces politiques" contre l’antisémitisme.
Il n’en fallait pas plus pour que Marine Le Pen et Jordan Bardella se précipitent sur l’occasion pour évidemment mieux s’inscrire dans ce que l’on appelle "l’arc républicain".
Olivier Faure s’est fait rattraper par la patrouille
Alba Ventura
Olivier Faure s’est fait rattraper par la patrouille parce qu’au PS, c’est culturellement et moralement impossible de défiler avec Marine Le Pen. Souvenez-vous de 1990, Carpentras : ce n’était pas qu’une manifestation contre l’antisémitisme, c’était aussi une manifestation de la gauche contre le FN, à laquelle François Mitterrand avait participé.
Le PS, les écolos et le PC ne disent pas que le RN doit être interdit de manifester, mais ils ne souhaitent pas défiler à leurs côtés dimanche. Ils veulent un cordon républicain. Donc il y a eu un petit rétropédalage de la part d’Olivier Faure.
Du côté de chez Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis, c’est tout à fait différent. Eux, avec la présence du RN, se sont trouvés une bonne excuse pour ne pas venir manifester contre l’antisémitisme. Quand on pense que les Insoumis ont, à quatre reprises, mêlé leurs voix à celles du Rassemblement national pour voter des motions de censure afin de faire tomber le gouvernement.
En 2019, Jean-Luc Mélenchon se félicitait de l’appel à manifester de Marine Le Pen contre les retraites et déclarait "ses adhérents sont les bienvenus". On se dit qu’il n’y a pas de limites aux contorsions en politique.
Les postures salissent tout !
Alba Ventura
Étrange période où un camp vient de s’exclure de l’arc républicain, LFI, qui continue de se tirer des balles dans le pied pour des raisons électoralistes. Et un parti, le RN, qui ne pose pas de condition à sa présence, lui le parti héritier du FN de Jean-Marie Le Pen profondément antisémite.
Si les gens se détournent de la politique, c’est aussi pour ça. Les postures salissent tout ! Ces arguments, ces manœuvres, ces manipulations partisanes, ça abîme tout et ça ne donne pas envie d’aller vers la politique. Comment se reconnaitre dans la politique ?
Alors que si l’on regarde froidement ce qu’il se passe avec cette manifestation avec un RN qui n’est pas le bienvenu mais qui est là, une gauche qui n’arrive pas à avoir un message clair, une extrême gauche dont la clientèle est ailleurs et un axe droite et centre qui est plus large mais faible, c’est aussi une photographie de la France telle qu’elle est aujourd’hui.
C’est-à-dire une photographie de ceux qui sont représentés à l’Assemblée. Que cela plaise ou non.
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