"Aucun tabou pour protéger les Français". Voilà les mots de Gérald Darmanin dans une interview au JDD. Ça fait slogan publicitaire un peu lourdaud : "Zéro blabla, zéro tracas", et "aucun tabou" grâce à votre ministre de l’Intérieur ! Ce "aucun tabou" est devenu un classique déjà éculé, c'est la phrase toute faite, la punchline prémâchée préférée en Macronie. La preuve ? Après les émeutes de l’été : "aucun tabou", lançait le président. Mais depuis, aucune annonce non plus.
"Aucun tabou" encore pour Gabriel Attal à la rentrée, pour relever le niveau des élèves, mais pour l’instant, il a simplement nommé des groupes de travail. Et dimanche, le premier "tabou" brisé par le ministre de l’Intérieur, c’était surtout celui d’accorder un entretien à un journal, le JDD, repris par l’extrême-droite. Gérald Darmanin est la première figure régalienne à franchir le pas. Mais sur le fond, dans la lutte anti-terroriste, "aucun tabou", on a parfois l’impression que pour lui ça veut dire "fichus droits de l’Homme et fichues lois qui m’empêchent de faire exactement ce que je voudrais pour vous protéger".
Et donc il assume, par exemple, le bras de fer et les amendes infligées à la France par la Cour européenne des droits de l’Homme, pour accélérer certaines expulsions d’étrangers radicalisés. Il assume aussi de se faire régulièrement retoquer par le Conseil d’État comme sur l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes en France.
Le souci derrière ce "aucun tabou", c’est qu’il accepte de flirter, voire de dépasser les limites qu’il est supposé lui-même garantir. Bien sûr la lutte contre le terrorisme est une priorité absolue, mais c’est parce que ces règles, nos règles existent, parce que ces libertés, nos libertés existent, qu’elles font parfois de nous des cibles. Est-ce qu’on doit renoncer à ces règles, à ces libertés au nom de notre sécurité ? La semaine dernière, en déplacement en Albanie, Emmanuel Macron disait : "Jamais dans un État de droit, le risque terroriste ne sera éradiqué totalement".
Il appelait à une vigilance totale, mais sans toucher à nos règles fondamentales, sinon, "ça serait une défaite extrême de considérer que la réponse serait une suspension de l’État de droit". Après avoir entendu le président, lu le ministre de l’Intérieur, il serait peut-être bon que ces deux-là aient une petite discussion sur le sujet, sans aucun tabou bien sûr !
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