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Laurent Berger, le 3 janvier 2023
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
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Son départ était attendu, mais Laurent Berger a surpris tout le monde en annonçant, dans Le Monde, qu'il quitterait la CFDT le 21 juin prochain. Est-ce que c'est la conséquence de la promulgation de la loi sur les retraites et une forme d'échec ?
Il était prévu qu’il passe la main. Cela devait se faire en juin l’année dernière mais Laurent Berger a considéré que c’était un peu bizarre de partir alors que le gros chantier des retraites se profilait. Il avait aussi dit qu’il n’irait pas au bout de son mandat.
Il est certain que cette annonce officielle vient marquer un désengagement dans le conflit. Une façon de désamorcer la crise, alors qu’il ne part que dans deux mois. Il y avait un tel antagonisme entre le Président et Laurent Berger. On a vu le président Macron s’en prendre au leader de la CFDT depuis la Chine, l’accuser d’avoir refusé le compromis.
On a entendu Laurent Berger parler de "crise démocratique". Dans le journal Le Monde, il affirme que ce n’est pas les syndicats qui se sont radicalisés mais le président ! Laurent Berger a décliné l’invitation d’Emmanuel Macron à l’Élysée. On a rarement vu ça, ou même jamais dans les annales d’un syndicat réformiste.
Cela veut dire que le climat peut être plus apaisé ? Ça, c’est aller un peu vite. Mais ce qui est sûr, c’est que son départ acte la fin de la séquence "retraites", en tout cas certains voudront l’interpréter comme ça.
Laurent Berger a appelé à une grande démonstration le jour de la fête du Travail
Il a sans doute considéré que la décision du Conseil Constitutionnel changeait la donne par rapport à la mobilisation. Il vient donc dire qu’il descend du cheval, que la bataille sur ce plan-là est terminée. Avec un baroud d’honneur le 1er mai, puisqu’il a appelé à une grande démonstration le jour de la fête du Travail.
Puis au-delà de ça, il y a eu le départ de Philippe Martinez de la CGT il y a quelques jours, ils ont été le duo inséparable pendant ce conflit social, ça aussi ça marque la fin d’une séquence. D’autant qu’il y a l’arrivée d’une nouvelle génération syndicale, assez différente de ce que l’on a connu.
On le voit bien à la tête de la CGT. La nouvelle patronne Sophie Binet, c’est quand même une autre forme de syndicalisme, plutôt un syndicalisme de réseaux sociaux qui répond "Lol" à l’invitation du président ou qui explique après l’allocution du président que c’était "un discours de Chat GPT".
On est passé dans une autre dimension côté CGT. A la CFDT on sera visiblement plus dans la continuité de Laurent Berger avec sa numéro 2 Marylise Léon, une femme qui vient de l’industrie chimique, qui s’est déjà frottée durement à Elisabeth Borne sur le dossier de l’assurance-chômage mais qui a toujours manifesté du respect.
Que va-t-il rester de Laurent Berger ? Un échec : la réforme du système à points pour les retraites qu’Emmanuel Macron avait d’abord accepté puis enterré. C’est une grosse déception pour Laurent Berger. Il restera aussi le fait qu’il est le leader qui a ressuscité l’intersyndicale.
Alors que jusqu’ici chacun partait défiler de son côté. Il restera un homme au discours articulé, malgré la colère qui a pu l’emporter ces derniers temps.
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