2 min de lecture
000_PAR2004020287560
Crédit : JACK GUEZ / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Une affaire judiciaire inédite en France. Ce mardi 9 décembre, une nourrice sera jugée devant le tribunal correctionnel de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, pour avoir versé des produits ménagers toxiques dans la nourriture et les boissons de ses employeurs, une famille francilienne de confession juive.
Leïla Y., de nationalité algérienne sans enfant de 42 ans et sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis février 2024, est accusée "d’administration de produits nuisibles suivie d’incapacité supérieure à huit jours" avec la circonstance aggravante d’avoir visé une famille en raison de "sa race, son ethnie, sa nation ou sa religion", a appris RTL confirmant une information du Parisien.
C'est une odeur de produit ménager dans un verre de vin qui a attiré l'attention de la mère de famille de trois enfants de 2, 5 et 7 ans. Elle a ensuite trouvé de la javel dans du jus de raisin, ou encore du parfum dans ses pâtes. Ses soupçons se portent rapidement sur la nourrice, engagée trois mois plus tôt, une Algérienne de 40 ans qui se faisait appeler Nadine. Ses enfants lui disent par ailleurs l'avoir vu jeter des livres de prières et frapper des objets de culte juif.
La mère de famille dépose plainte en janvier 2024 au commissariat de Levallois-Perret. Les enquêteurs ont trouvé des traces de produit nettoyant, toxique pour les humains, à plusieurs endroits dans la maisonnée: dans des bouteilles de vin, d'alcool et de jus de raisin, dans un plat de pâtes cuisiné au whisky ainsi que dans un démaquillant.
Placée en garde à vue le 5 février 2024, Leïla Y. a initialement reconnu avoir introduit des produits d'entretien dans des bouteilles d'alcool et cosmétiques, selon l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel consultée par l'Agence France-Presse. Interrogée sur ses motivations, elle répond alors: "parce qu'ils ont de l'argent et le pouvoir, j'aurais jamais dû travailler pour une juive". Le juge d'instruction a d'ailleurs retenu la circonstance aggravante d'antisémitisme lors du renvoi du dossier devant le tribunal correctionnel.
"J’aurais jamais dû travailler pour une juive, elle n’a fait que m’apporter des problèmes", se défend la nounou en avouant également qu'elle a versé une "lotion à base savonneuse" dans les aliments de la famille pour les avertir. "Je savais que cela leur ferait peut-être ressentir des douleurs, mais pas au point de les tuer", se justifie-t-elle, selon des propos rapportés par Le Parisien.
Selon l'avocate de la suspecte, les propos de sa cliente relèvent d'un "ressentiment financier". Elle relève aussi que les "substances ciblées se trouvaient uniquement dans les boissons des parents et non celles des enfants". "C'était comme une punition par rapport à ce qu'ils ont fait envers moi, les enfants je ne leur ai pas mis de substance", a pour sa part déclaré la prévenue devant les enquêteurs, "excluant tout motif religieux dans le passage à l'acte" selon l'ordonnance de renvoi.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi témoignera pour la partie civile, et deux associations, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), se sont constituées parties civiles.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte