Il y a le temps des élections, temps évidemment long, il y a le temps de la formation du gouvernement Borne 1, nous attendons la formation du gouvernement Borne 2. Il y a eu la consultation des partis politiques à l’Élysée. Les consultations des groupes politiques vont s’achever à Matignon. Et pendant ce temps-là, rien ou presque ne concerne vraiment les Français. Les prix augmentent, l’avenir n’est pas d’une limpidité absolue et rien ou presque.
Il y a bien des annonces, mais pas de concret. C’est assez normal, il faut que tout se mette en place, certes, mais cela fait deux mois qu’Emmanuel Macron a été réélu. En durée ressentie, c’est plutôt 6 mois. "Il faut répondre au flottement là", confie un ami du chef de l’État. "Les gens me disent 'qu’est-ce vous faites ?'". Même les ministres donnent l’impression de s’impatienter publiquement, tel Bruno Lemaire le ministre de l’Économie, qui a multiplié les interventions dans les médias ces derniers jours. Comme pour dire : "Il faut passer aux travaux pratiques : la loi pouvoir d’achat".
C’est pour bientôt, ça se précise de jour en jour. Les grandes lignes sont connues : la remise sur les carburants 15 à 18 centimes, sera prolongée en attendant des mesures qui ciblent mieux les gros rouleurs. Le blocage des tarifs régulés de l’électricité et du gaz seront aussi prolongés. Les retraites et les salaires des fonctionnaires sont augmentés. La prime Macron sera triplée, un chèque alimentaire pour les plus modestes sera créé. Ça, ce sont les objectifs du gouvernement que les oppositions vont passer ensuite à la moulinette.
À force de laisser s’étirer le temps, les oppositions sont en train de reprendre le dessus. L’Assemblée nationale est certes devenue le nouveau centre de la vie politique. "On a été élu pour gouverner", s’agace un conseiller, "il faut arrêter de laisser croire à tout le temps qu’on a perdu", dit-il. C’est vrai que s’y personne ne se méfie, Jean-Luc Mélenchon va parvenir à installer sa nouvelle histoire : celle d’un 4e tour, avec une prochaine dissolution.
Débattre à l’Assemblée de concret, pour tous les Français, permettra aussi de sortir des postures et de de faire un peu de pédagogie. Bruno Le Maire aura l’occasion d’expliquer comment il peut dire que la cote d’alerte sur les finances publiques est atteinte et en même temps engager 50 milliards d’euros de dépenses nouvelles. Les Républicains devront expliquer comment ils dénoncent la gabegie de chèques et les déficits quand ils proposent en même temps de baisser le prix des carburants à 1,50€.
Ça ne sera pas facile pour tout le monde de voter pour distribuer de l’argent. Parce qu’il faudra aussi voter en même temps les économies pour financer ces nouveaux chèques et prix bloqués. Un exercice plus difficile que de promettre toujours plus que le voisin. Nous allons découvrir tout l’intérêt d’avoir tout le monde à l’Assemblée. Les beaux discours ne vont pas suffire. Cette première épreuve dans l’hémicycle sera un test pour Élisabeth Borne et son gouvernement et pour les oppositions. Et ça parlera à tout le monde, personne n’échappe à l’inflation. Il faut du concret et vite !
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