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ÉDITO - François Bayrou "s'est fait une raison : il faut un budget, quoi qu’il en coûte", selon Gernelle
La commission mixte paritaire se réunit ce 30 janvier sur la question du budget 2025. Il semble, selon Étienne Gernelle que de ce côté-là, on sait déjà que c’est perdu.
François Bayrou lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, mardi 28 janvier 2025.
Crédit : Thomas SAMSON / AFP
S'il y a presque un mois, on se souhaitait encore une bonne année, il s'avère déjà que le bilan de 2025 sera une année blanche !
Autrement dit, une année pour rien, voire une année perdue. La commission mixte paritaire se réunit ce 30 janvier sur le budget, on ne sait pas encore si quelque chose en sortira, ni quand la France aura enfin un budget, mais on sait déjà que c’est perdu.
On sait déjà qu’il n’y aura pas de réforme de structure, pas d’économies à la hauteur du mur de la dette qui est devant nous, rien qui puisse répondre au diagnostic posé par François Bayrou lui-même, celui d’un contrat social qui n’est plus "tenable". Difficile de voir ou sont passées les économies, notamment sur le gros morceau, qui représente la moitié des dépenses publiques : les dépenses sociales.
Le RN et le PS, des lames sur le budget de François Bayrou
Quand elles sont annoncées, les économies sont peu documentées. Le Haut conseil aux finances publiques le dit diplomatiquement dans son avis rendu public le 29 janvier. Ce qui était déjà patent dans le budget de Michel Barnier est encore pire dans le budget de François Bayrou.
Pourtant, le Premier ministre n’y est pas pour grand-chose. Il y a eu deux lames. Celle du RN, qui a laminé les rares mesures fortes du budget Barnier, par exemple les déremboursements de médicaments. Désormais, il y a la lame du PS, qui est en train de faucher ce qu’il en restait, notamment sur les effectifs de la fonction publique.
D’ailleurs, François Bayrou semble s’être fait une raison : il faut un budget, quoi qu’il en coûte. Et il en coûtera donc beaucoup au pays. Les prévisions de croissance du gouvernement d’ailleurs sont optimistes, ce que souligne le Haut conseil pour les finances publiques. L’investissement est à l’arrêt, et cela aura forcément des conséquences sur les rentrées fiscales.
La crainte d'une "année noire"
Beaucoup doutent que la réduction annoncée du déficit à 5,4 % puisse avoir lieu. Le haut conseil pour les finances publiques, incite même le gouvernement à réfléchir à des mesures complémentaires. Une sorte de plan B en clair. Le scénario de l’année blanche, ou de l’occasion perdue, au fond, est le scénario optimiste ! Parce qu’il y a aussi le scénario de l’année noire : avec une vraie crise sur les marchés, et une vraie purge, forcée par la hausse des taux d’intérêts.
