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Tayyip Erdogan a remercié ses supporters depuis le Palais d’Ankara, lundi 29 mai 2023, au lendemain de sa victoire.
Crédit : Adem ALTAN / AFP
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La Turquie est tenue d’une main de fer par Recep Tayyip Erdogan. Le président turc espérait jouer les faiseurs de paix, mais on pourrait penser que c'est un peu raté, car Vladimir Poutine n’ira pas à Istanbul.
Eh bien, détrompez-vous, le président turc a déjà réussi un coup de maître. Même si – pour cette fois – le maître du Kremlin n’y sera pas en personne, les négociations de paix auront bien lieu chez lui. Et ça, c’est un exploit. Ou comment passer subrepticement du statut de boucher à celui de colombe, de la réputation de tyran à celle de quasi-secrétaire général de l’ONU. Il y a eu dans l’histoire des accords d’Oslo, de Genève, y aura-t-il des accords d’Istanbul ?
Il faut entendre cette déclaration, du lundi 12 mai, du président turc, "Grâce à Dieu, la Turquie est devenue un pays sollicité pour l'aide, le soutien et la médiation dans la diplomatie pour la paix dans le monde".
Il y a de quoi tomber de sa chaise car le président turc est mal placé pour parler de paix, c’est le moins que l’on puisse dire. N’oublions pas que la Turquie a lancé ses chars en Syrie en 2018 pour y chasser les Kurdes de la région d’Afrin, que ses alliés locaux y ont pratiqué un nettoyage ethnique en règle contre les Kurdes, viols et torture à l’appui. La Turquie contrôle d’ailleurs toujours, par procuration, une zone en Syrie.
La Turquie a aussi soutenu militairement le nettoyage ethnique pratiqué par l’Azerbaïdjan – son pays frère - contre les Arméniens du Haut-Karabagh. Et puis la marine turque pratique l’intimidation en mer Égée contre la Grèce. La Turquie est une puissance impérialiste, et son chef, inspiré par une idéologie national-islamiste, n’hésite pas, par exemple, à faire l’éloge du Hamas.
D’abord, quand on a les mains tachées de sang, rien de mieux que d’autres massacres pour se refaire une virginité. Vladimir Poutine a rendu service à beaucoup de monde.
Par exemple, le prince saoudien Mohammed Ben Salmane, longtemps critiqué pour sa guerre au Yémen, a accueilli d’autres pourparlers de paix sur l’Ukraine le mois dernier. On change vite d’étiquette. Mais le président turc, lui, est surtout un expert du double jeu.
Il se proclame grand ami de Donald Trump, et puis la Turquie est dans l’Otan. Mais il s’entend bien avec Vladimir Poutine, à qui il a acheté des missiles.
Les deux ont en outre des points communs : ils ont emprisonné des opposants, des journalistes, mis au pas la justice tout en se faisant construire des palais, ça crée des liens. Cette affaire en dit long sur l’époque où les colombes ressemblent drôlement à des rapaces.
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