Les syndicats appellent au blocage du pays, ce mardi 7 mars, alors que le mouvement a été lancé il y a un mois. Est-ce que cette fois, ça peut prendre ?
Si on prend un petit peu de recul, on se dit que tous les éléments sont réunis pour que ça prenne. C’est une réforme qui est impopulaire qui touche tout le monde, qui pénalise tout le monde. Tous les syndicats sont coalisés, ce qui est rare.
Sur le plan politique, il y a une majorité relative à l’Assemblée ce qui fragilise la position du gouvernement. Il y a un président qui n’a pas été plébiscité lors de l’élection, il y a 10 mois à peine. Un président qui semble éloigné de l’opinion, qui déjeune avec Nicolas Sarkozy. Un président qui voyage en Afrique. Un ministre du Travail Olivier Dussopt qui vient expliquer que la réforme est de "gauche", il aurait pu dire "nécessaire", mais non, "de gauche.
Bref passons. Il y a la colère des Français et il y a l’inflation. Parler de retraite au moment où il est difficile de remplir son caddy, ce n’est pas du meilleur effet. Sur le papier, il y a tout pour que ça prenne.
Et malgré cela, je n'y crois pas. Notamment parce qu’il y a ce phénomène d’inflation et que les Français ont d’autres chats à fouetter si vous me permettez l’expression. Dans ce mouvement social, il y a une base très motivée, avec des gens qui ont assez peu à perdre.
Un conducteur de la RATP, un agent gazier ou un électricien, il a son régime spécial et donc recul ou pas de l’âge, lui il partira à la retraite vers 57 ans. Il peut se permettre de faire durer le mouvement, au moins jusqu’à la fin des débats au Sénat, d’ici fin mars
Mais le Français qui n’a pas ce privilège, il n’est pas prêt à s’user au combat et à perdre 20 journées de salaires par mois. Ceux qui ont à perdre, ils ne calculent pas leurs trimestres, ils calculent leurs fins de mois. Il y aura du monde en grève, dans les manif. Mais ça ne veut pas dire que le mouvement va prendre .&nb