Après les violences de Sainte-Soline, le ministre de l'Intérieur annonce une cellule anti-ZAD et dénonce l'instrumentalisation de la violence par certains partis politiques. Gérald Darmanin est dans la grande tradition des premiers flics de France. Defferre, Pasqua, Chevènement, Sarkozy ont joué avant lui cette partition, la partition de Beauvau. Quand un pouvoir politique est à court d’arguments ou bien quand il est dépassé par la situation, il se pose dans le camp de l’ordre, de l’autorité.
C’est ce que fait Gérald Darmanin. Il l’avait déjà fait lors des débats parlementaires sur la réforme des retraites lorsqu’il avait parlé de "bordélisation". Cette fois, la "bordélisation" est dans la rue et dans les champs. Donc il sulfate, le ministre, Darmanin c’est L’Arme fatale 2 ! Parce que l’on voit bien que les autres armes dont disposait le président Macron ont échoué à ramener le calme. Ni le discours du porte-parole Olivier Véran, ni celui du ministre du Travail Olivier Dussopt, carbonisé par les débats à l’Assemblée, n’ont porté. On a du mal à parier sur les discussions qui débutent cette semaine à Matignon.
Même si le gouvernement a accepté d’ouvrir sa porte, il y a peu de chance qu’il offre aux leaders syndicaux de quoi apaiser leur colère.
Donc il reste à Emmanuel Macron la politique, un professionnel de la politique, quelqu'un qui sait incarner l’ordre, même si lui aussi a ses casseroles : on se rappelle du fiasco au stade de France, même si l’interdiction de tel ou tel mouvement ne résoudra aucune colère sociale. Quand les désaccords sont tels qu’on ne trouve pas de débouchés , quand la pagaille continue, on sort les politiques. C’est ce que fait Emmanuel Macron en envoyant Gérald Darmanin au front, comme De Gaulle l’avait fait en 68 en envoyant ce qu’on appelait à l’époque "les gaullistes d’ordre".
Ça ne règle pas les problèmes, mais ça détourne l’attention et cela permet de rassembler son camp. On entend ce petit refrain, qui ne risque pas d’améliorer ses rapports avec Élisabeth Borne, sur son envie de prendre du galon. Il s’en défend. Mais dans le Journal du Dimanche, il ne se prive pas d’élargir ses propositions en parlant d’un meilleur partage des richesses et de la réduction des inégalités. Ce qui ne rentre pas tout à fait dans le cahier des charges d’un ministre de l’Intérieur.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte