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ÉDITO - "François Bayrou peut bien s'en aller, il va falloir soigner notre modèle social", pointe François Lenglet

La crise budgétaire française cache une réalité plus profonde : l’essoufflement de notre modèle social, dont les dépenses progressent plus vite que les recettes.

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Crédit : RTL
Derrière la crise budgétaire, la nécessaire refonte du modèle social pour faire accepter les sacrifices
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François Lenglet - édité par Loraine Dion
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Quel que soit le médecin, l’ordonnance reste valable ! Aussi, François Bayrou peut bien s’en aller, il va falloir soigner notre modèle social. Et tout le monde va devoir y passer.

En effet, derrière cette crise budgétaire, se cache en réalité une crise plus profonde : celle du modèle social français. Autrement dit, l’effet de ciseau qui s’ouvre entre des dépenses publiques qui progressent à un rythme incontrôlé et des recettes qui stagnent. C’est ce déséquilibre qui nourrit notre déficit et alourdit notre dette. Il n’y aura pas de correction budgétaire durable, quel que soit le Premier ministre, sans réforme du modèle social français.

Concrètement, ce modèle regroupe toutes les aides, remboursements de santé et revenus de substitution , retraites, allocations chômage, etc., versés par l’État ou ses organismes. En moyenne, lorsqu’un Français perçoit 1.000 euros, près de 350 proviennent de la redistribution. C’est l’un des taux les plus élevés au monde. Certes, ce filet de sécurité est indispensable. Mais il ne cesse de se renforcer.

Plus de dépenses, moins de recettes : l’effet de ciseau

Ces dernières années, on a par exemple étendu le congé paternité, attribué des trimestres de retraite gratuits aux aidants familiaux, et multiplié les arrêts maladie. Dans le même temps, le nombre de retraités a bondi de moitié en vingt ans, sous l’effet de la démographie. 

Or, la population active n’a pas suivi la même progression et la croissance s’est affaiblie. Résultat : plus de dépenses, moins de recettes. Voilà le ciseau. Il y a donc un double mouvement à engager. D’abord, travailler davantage.

Ensuite, encadrer, et non pas casser, ces protections. Par exemple, instaurer des franchises plus élevées sur les remboursements de soins. De Gaulle, en 1958, avait ainsi imposé l’équivalent de 130 euros par semestre et par assuré. Personne n’en est mort. Enfin, plutôt, nos parents n’en sont pas morts.

Autre piste : les ruptures conventionnelles. Souvent de véritables démissions déguisées, elles donnent droit aux allocations chômage. Près de 500.000 par an sont signées. Ce n’est plus tenable : c’est à la fois une incitation à ne pas travailler et un coût massif. En clair, dans le partage du risque entre l’individu et la collectivité, il faut déplacer un peu le curseur pour que chacun assume davantage.

Une réforme juste nécessaire

D’autres pays européens l’ont fait. C’est possible, à condition d’une réforme juste, c’est-à-dire proportionnée aux revenus. C’est même indispensable. Mais il faut aussi traiter la question des allocations pour les étrangers, en resserrant les conditions d’attribution, du moins pour certaines. Là encore, la plupart des pays européens ont déjà pris ce virage.
Avec ces deux conditions, chacun peut consentir à l’effort. Mais soyons lucides : une telle révolution ne pourra pas avoir lieu avant la prochaine présidentielle. Il faudra pour cela un vrai débat politique, et celui-ci ne peut s’ouvrir que lors de l’élection majeure en France : celle du président, seul véritablement décisionnaire.re.

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