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2 min de lecture
Logo de la Poste. (Illustration)
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
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Quel bazar… La Poste, l’une des plus grandes entreprises publiques françaises, va devoir se passer de patron parce que l’Elysée n’a toujours pas daigné désigner un successeur à Philippe Wahl.
Philippe Wahl devait quitter l’entreprise parce qu’il est atteint par la limite d’âge. On ne peut pas vraiment dire que c’est un événement surprenant. On savait qu’il aurait 68 ans le 25 juin 2025 depuis… 68 ans ! Pourtant cela fait des mois que le président procrastine pour lui trouver un successeur pour continuer à redéployer l’activité de la Poste, confrontée à l’effondrement de l’activité courrier. Ce n’est plus que 15% du chiffre d’affaires de l’entreprise, c’était 50% en 2010. Et il faut dans le même temps maintenir les activités de service public, dont le coût n’est plus compensé par l’État, tout en préservant la rentabilité pour investir. Tout ça sans parler de la situation sociale.
Diriger La Poste, ce n’est pas une mince affaire. Du coup, Philippe Wahl a été prolongé comme président par intérim, rien de pire, on peut se demander pourquoi il n'a toujours pas été remplacé par Emmanuel Macron.
Volonté de placer un de ses proches ? Légèreté coutumière du Président ? Peut-être. Mais par-dessus tout, il y a trait de sa psychologie : il n’aime pas qu’on lui impose un calendrier, et encore moins une personne à nommer. Et il prend un plaisir particulier à le montrer. La meilleure façon de rappeler son pouvoir, c’est de traîner.
Ça en devient systématique. Le 25 janvier, Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, été renouvelé par intérim une nouvelle fois, pour six mois. Cela fait 18 mois que ça dure. Augustin de Romanet, patron d’Aéroport de Paris, a connu exactement la même infortune : renouvelé par intérim en 2024, avant que finalement lui-même ne décide de la fin de son mandat, pour contraindre l’exécutif à nommer quelqu’un ! Toujours parce que l’Elysée traînait.
Théoriquement, il a des procédures pour désigner le patron d’aussi grandes entreprises. Il y a des comités de nominations qui examinent les candidatures. Pour La Poste, ce comité a par exemple auditionné six candidats, il y a des mois. Mais en réalité, c’est une procédure bidon. Parce que l’administration de tutelle veut son mot à dire, elle ne supporte pas d’être écartée. Les cabinets des ministres s’en mêlent, en voulant placer leur favori. Et c’est finalement l’Elysée qui tranche quand il se réveille, ou fait rentrer dans le jeu in extremis quelqu'un.
Cela perturbe les entreprises, d’avoir ainsi un patron en sursis. C’est désastreux, pour tout l’état-major, pour toutes les décisions à prendre. Il faudrait retirer au Président de la République ces prérogatives monarchiques, pour moraliser et professionnaliser le recrutement des grands patrons publics. La Poste, Aéroport de Paris et la SNCF méritent mieux que le fait du prince.
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