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François Bayrou lors de sa conférence de presse de rentrée le 25 août 2025
Crédit : AFP
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"Notre pays est en danger parce que nous sommes au bord du surendettement". En conférence de presse, François Bayrou n'a pas du tout cherché à nous rassurer. Il nous a même tous fait un peu culpabiliser en nous expliquant que la dette, on en avait tous croqué, en quelque sorte : "la vérité, c'est que la dette, c'est chacun d'entre nous".
La formule a dû susciter pas mal d'incompréhension. Elle est pourtant tout à fait vraie si on s'en tient aux chiffres. La progression des dépenses publiques, c'est d'abord la progression des retraites, qui vont aux retraités, celles des dépenses de santé, qui vont aux assurées, celles des dépenses de solidarité, le RSA, etc.
Et puis, il y a eu les innombrables aides aux ménages, comme MaPrimeRénov', le leasing social, qui finance le véhicule pour les ménages modestes, l'extension du congé de paternité, bien d'autres choses.
Et il ne faut pas oublier, bien sûr, le gros morceau, ce sont les aides Covid, c'est-à-dire le chômage partiel, le soutien au restaurateur, bouclier tarifaire pour l'électricité et le gaz. Tout ça, c'est parti dans la poche des Français.
Cette redistribution a augmenté parce que notre demande en la matière est inextinguible. Les Français en appellent à l'État sur tous les sujets. Frédéric Bastiat, économiste de la première moitié du XIXe siècle, disait que "l'État, c'est la grande fiction par laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde". C'est diablement contemporain.
Qui a pris les décisions ? Ce sont nos gouvernants, et on les a élus aussi pour qu'ils gèrent les deniers publics de façon responsable.
François Lenglet sur RTL
Le Premier ministre a-t-il eu raison de pointer notre responsabilité ? J'irai un peu moins vite que lui. Oui, l'argent est parti dans nos poches. Mais pardon, qui a pris les décisions ? Qui a inventé le quoi qu’il en coûte ? Qui décide des remboursements de la Sécu ? Ce sont nos gouvernants, et on les a élus aussi pour qu'ils gèrent les deniers publics de façon responsable, y compris pendant les crises. Ce n'est pas ce qu'ils ont fait.
Au contraire, l'exécutif a multiplié les dépenses à la veille des élections. Par exemple, présidentielle 2022, européennes un peu plus tard : revalorisation des retraites, 20 milliards d'euros par an, augmentation des salaires des fonctionnaires, comme pour acheter les votes. Dans la dette publique française, il y a aussi la facture des campagnes électorales conduites par l'actuel président. Mettre en cause les seuls Français, c'est donc un peu rapide.
Les autres pays européens ont dépensé différemment pendant ces crises. Ce n'est pas tant dans le montant des aides que dans leur durée qu'il y a une différence. Tous les autres ont coupé les robinets plus tôt, alors que nous, on a continué à rouler à fond. Entre 2013 et 2023, alors que toute l'Europe a connu les mêmes crises, crise sanitaire, crise énergétique, la dette moyenne des pays, la zone euro, a progressé de 4% du PIB. En France, c'est 12%. Trois fois plus, 250 milliards d'euros d'écart. C'est comme au restaurant, il y a toujours un moment où on paye la note finalement.
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