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ÉDITO - "L’Italie est revenue dans le jeu, et pas seulement pour les riches", analyse François Lenglet
Milan est devenue la nouvelle capitale des riches en Europe. Grâce à un régime fiscal très attractif, des dizaines de milliers de grandes fortunes venues de tout le continent s’installent en Italie, dopant l’immobilier de luxe et redonnant un nouvel éclat économique à la péninsule.
Giorgia Meloni à Londres, le 2 mars 2025.
Crédit : WPA POOL / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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Les riches sont de plus en plus nombreux à faire leurs valises pour aller s'installer à... Milan. Dimanche 31 août, François Bayrou a été jusqu'à accuser l'Italie de pratiquer le dumping fiscal. Milan aimante les riches d’Europe, avec une intensité croissante.
Les chiffres sont édifiants. Sur les dernières années, plus de 100.000 personnes, étrangers fortunés ou exilés revenant au pays, se sont installés en Italie, attirés par des avantages fiscaux importants, nous apprend le Financial Times. Ce sont plutôt des actifs, entre 45 et 70 ans, et plutôt des hauts, voire très hauts revenus.
La plupart choisissent en Italie la ville de Milan, parce que la capitale économique du nord de la péninsule est très bien connectée au reste de l’Europe, et qu’elle offre une vie plus animée que Rome, qui est en plus bondée de touristes.
Quels sont ces avantages fiscaux ?
Tout étranger s’installant en Italie peut choisir de payer un forfait fiscal annuel de 200.000 euros, plus 25.000 euros par enfant à charge, quels que soient ses revenus, pendant 15 ans. En plus d'une exonération totale des droits de succession pendant cette période. Un régime voisin est consenti aux Italiens expatriés pendant au moins neuf ans qui rentrent au pays.
Du coup, Milan connaît un boom incroyable. Il y a des embouteillages de camions de déménagement dans les quartiers huppés, c’est la ruée sur les appartements de luxe, les prix de l’immobilier explosent. Des personnes fortunées venues du Royaume-Uni, depuis que les impôts ont été fortement augmentés là-bas, mais aussi de France et d’Europe entière s'installent.
Se sont ainsi installés récemment des dirigeants de la banque d’affaire Goldman Sachs et, aussi en provenance de Londres, Nassef Sawiris, un Égyptien richissime qui possède le club de foot Aston Villa.
Des succès qui redorent l'image de l'Italie
Ce régime fiscal n'a pas été mis en place par Giorgia Meloni, l'actuelle première ministre. Non, il date de 2017 et c’est Matteo Renzi, de centre gauche, qui l’a mis en place. Giorgia Meloni l’a modifié à la marge. Mais il est vrai que les succès économiques et politiques de l’actuelle première ministre contribuent aussi à redresser l’image du pays.
D’abord, elle tient, elle a dépassé le cap des 1.000 jours en fonction. Ensuite, elle a redressé les comptes du pays, qui sont désormais bien meilleurs que les nôtres. Enfin, le PIB par tête d’un Italien dépasse maintenant de peu celui d’un Français. En un mot, l’Italie est revenue dans le jeu, et pas seulement pour les riches.
François Bayrou a tort de critiquer le dumping fiscal de notre voisin.
François Lenglet
François Bayrou a tort de critiquer le dumping fiscal de notre voisin. Les pays sont libres de pratiquer la fiscalité qu’ils souhaitent, et les citoyens libres de s’installer là où ils le souhaitent. C’est d’ailleurs un sujet de méditation que je recommande à ceux qui voudraient assommer d’impôts les Français.
