François Bayrou va donc lancer une grande consultation pour la proportionnelle avec les forces politiques à partir du 28 avril. On peut se demander s'il s'agît d'un coup de communication ou un vrai projet ?
C’est de la popol, comme on dit dans le jargon, de la politique politicienne. Attention, je ne nie pas qu’il y a de la part de François Bayrou de la sincérité, il est partisan de la proportionnelle depuis des décennies !
Mais évidemment, cela suscite des soupçons, ce retour de la proportionnelle, promise, à plus ou moins forte dose, par Nicolas Sarkozy, François Hollande puis Emmanuel Macron – toujours avant l’élection présidentielle – et jamais appliquée ensuite. Pour rappel, la dernière fois, c’était en 1986.
Beaucoup de partis sont pour, de La France Insoumise au Rassemblement National, en passant par le Modem, les écologistes et le Parti Socialiste.
Pour des raisons différentes, philosophiques, historiques, ou par crainte – surtout pour les plus petits partis, d’être écrasés par le scrutin majoritaire à deux tours actuel.
Le paradoxe, c’est que l’Assemblée actuelle, très éclatée, pourrait très bien avoir été élue à la proportionnelle. Enfin, cela dépend des modalités. Il y a 50 nuances de proportionnelle, intégrale, par départements, prime majoritaire ou pas. Alors, on ne va pas se lancer dans ce débat, il y en aurait pour des heures.
Il y a un enjeu politique ici : le Parti socialiste, parce que dans le paysage politique, le PS est un parti clef. Or, la proportionnelle, Quelle que soit la formule choisie, aurait l’avantage d’assurer aux grands chefs du PS qu'eux auront leur siège. Et que leur parti sera correctement représenté, ce qui les dispensera de se jeter dans les bras de LFI à la prochaine élection dans le cadre d’un NFP quelconque.
Or un PS indépendant de LFI serait sans doute moins hostile, voire même, susceptible d’intégrer une coalition, surtout si Olivier Faure perd son poste en juin, et que la ligne du parti devient plus réformiste.
Cette grande consultation pour la proportionnelle est urgente parce que si - et c’est fort possible - le gouvernement est censuré à propos du budget à l’automne, une dissolution est envisageable. Alors, il n’est pas certain que l’élection donne un résultat très différent de la précédente, mais, mais composer avec un groupe PS élu sans l’aide de LFI ce n’est pas la même chose.
Alors tout cela, je vous l’accorde, c’est pas de la grande politique. Mais parfois la basse politique est la condition de la grande, par exemple des réformes. Même De Gaulle, tous les historiens vous le diront, ne répugnait pas à quelques farces et attrapes de popol. Alors pourquoi pas François Bayrou.
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